Le système immunitaire permet en général d’éliminer les agents infectieux. Cependant, l'exemple du VIH montre que le système immunitaire n'est pas infaillible puisque ce virus est responsable du syndrome d'immuno déficience acquise (SIDA), une maladie mortelle pour laquelle il n'existe encore aucun vaccin efficace.
Le SIDA est causé par le VIH (Virus d’Immuno Déficience Humaine) dont il existe deux souches : le VIH1 (fragile et cosmopolite) et le VIH2 (qui sévit en Afrique de l’Ouest).
Les caractéristiques du VIH
Le VIH s’attaque aux cellules ayant des récepteurs CD4 (LT4). En effet il possède une protéine : le GP120 qui se fixe spécifiquement sur la CD4 ou récepteurs T4. C’est un virus à ARN ou rétrovirus qui est ainsi capable d’intégrer son information génétique dans l’ADN de la cellule hôte. En effet, la transcriptase inverse permet de copier l’ARN viral en ADN proviral qui s’intègre dans la cellule hôte. Celle-ci fabrique alors des substances virales et finit par mourir en libérant des centaines de virus.
Structure du V.I.H.
Infection du VIH : évolution dans l’organisme
La maladie évolue en 3 étapes : la primo-infection (dissémination du virus dans l’organisme), la phase asymptomatique (latence clinique mais sans latence virologique) et le stade SIDA déclaré.
Notions de Séropositivité et porteur sain
Séropositivité : Comme toute infection virale, l’organisme réagit ; les cellules infectées produisent des interférons et des lymphocytes B sensibilisés fabriquent des anticorps. Ceux-ci sont décelables dans le sang après un délai variant de 2 à quelques mois. Un sujet est dit séropositif quand les tests identifient dans son sérum la présence d’anticorps anti-VIH, c’est la preuve en effet que le sujet a été contaminé. Mais les anticorps anti-VIH produits ne neutralisent pas les virus qui, à ce stade, sont à l’intérieur des cellules T4.
Porteur sain : Le provirus intégré dans l’ADN des LT4 peut rester à cet état latent pendant longtemps : on dit alors que le virus est dormant. Aucun signe de la maladie ne se manifeste, le sujet est dit séropositif car il a fabriqué des anticorps anti-VIH : c’est un porteur sain ou porteur « asymptomatique ».
Le SIDA déclaré
Le provirus peut utiliser la cellule hôte pour faire transcrire ces gènes en ADN et fabriquer ainsi les constituants du virus qui sont libérés ensuite. Le mécanisme peut être lent : la contamination se développe progressivement entraÎnant la phase du para-SIDA. Il peut être rapide : de très nombreux virus sont libérés, entraînant la mort de la cellule hôte, une contamination explosive des lymphocytes LTa et les symptômes du Sida typique.
La mort des LTa peut être due à la sortie simultanée de nombreux virus ou au fait que ces cellules infectées présentent sur leur membrane des protéines de l’enveloppe virale. Ces dernières peuvent se lier aux protéines T4 des lymphocytes, il se forme alors des associations de cellules qui fusionnent en un ensemble incapable de survivre.
Les LTa (dont le rôle régulateur dans le système immunitaire est essentiel) étant détruits de façon massive, l’organisme ne parvient plus à se défendre contre les maladies auxquelles il faisait habituellement face. Ce sont les maladies « opportunistes » dont certaines deviennent mortelles. Les symptômes les plus fréquents du SIDA sont : les atteintes pulmonaires causées par des agents divers (protozoaires, pneumocytes, BK, virus, champignons microscopiques), les infections du tube digestif (causes des diarrhées, les infections de la peau comme le virus de l’herpès qui forme des lésions cutanées), les infections du système nerveux (trouble de la vue paralysie troubles mentaux). D’un point de vue biologique, la charge virale est très élevée et un taux de lymphocytes T4 inférieur à 200/mm3 signe la profonde immunodépression.
Modes de transmission et prévention
La contamination : le virus a été isolé dans le sang, dans le sperme, dans les ganglions, dans les sécrétions vaginales, dans le liquide céphalorachidien et dans le lait maternel. La contamination peut s’effectuer alors par voie sanguine (transfusion sanguine avec du sang contaminé, circoncision, excision, piqûre avec des instruments souillés), voie sexuelle (relations sexuelles avec une PVVIH ou personne vivant avec le VIH), voie materno-fœtale (par le placenta et par l’allaitement).
Traitement : le traitement se fait par l’utilisation de médicaments ARV (antirétroviraux) qui empêchent la prolifération virale, permettant de maintenir à un niveau très faible la charge virale chez la PVVIH (personne vivant avec le VIH).
Prévention : la mise au point d’un vaccin étant aléatoire, la meilleure défense pour freiner la pandémie reste pour l’instant la prévention. Il faut ainsi éviter tout contact sexuel ou sanguin avec un sujet séropositif c'est-à-dire possédant le VIH en utilisant des seringues aseptisées, des préservatifs : ils ont fait leurs preuves dans la diminution de toutes les IST (infections sexuellement transmissibles) dont le SIDA.