Le rythme est une composante musicale de la langue ; il est fondé dans la poésie française sur la place des accents qui se trouve sur la syllabe tonique de chaque groupe grammatical (mot ou groupe de mots). Le rythme du vers se définit par le retour de syllabes accentuées. Il varie en fonction de la place des accents.
A- Les règles de l’accentuation
Quand un mot se termine par une syllabe avec un e muet, l’accent tonique porte sur l’avant-dernière syllabe. Ces mots sont appelés mots à terminaison féminine.
Exemple : Orage ; tempête
Dans les autres cas, l’accent porte sur l’avant-dernière syllabe. Ces mots sont appelés mots à terminaison masculine.
Exemple : Jardin ; maison
B - La place des coupes
La coupe (/) se place immédiatement après la syllabe tonique (accentuée). Dans la versification classique, les accents fixes et les accents mobiles modulent le vers en unités rythmiques variables.
On appelle césure la coupe qui partage un alexandrin (vers de douze syllabes) en deux moitiés de six syllabes. C’est par extension un « repos » dans l’intérieur d’un vers, coïncidant avec un arrêt du sens.
Exemple : Je te por/te dans moi // comme un oiseau blessé (Louis Aragon)
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Dans ce vers de L. Aragon, ce sont les deux barres (//) qui matérialisent la césure. On appelle hémistiche une moitié de vers délimitée par la césure, et par extension, une partie de vers coupée d’une façon quelconque.
Exemple : [Je porte dans moi] = un hémistiche
NB : Quand un mot se termine par une syllabe non accentuée, la coupe doit séparer cette dernière syllabe du reste du mot (l’exemple de « por/te » dans le vers de L. Aragon).