Les techniques théâtrales sont des processus, des habiletés ou expertises qui facilitent la représentation d'une œuvre théâtrale. Elles incluent les pratiques qui améliorent la compréhension que le public aura de la mise en scène et du jeu des acteurs. Nous retiendrons :
1- La technique du dramaturge
Les techniques théâtrales font partie des qualités ou habiletés. Dans la mesure où l'écrivain, qu’il est censé être d’abord, est capable de présenter une réalité différente au public, mais crédible et vraisemblable. Quant aux dialogues qu’il conçoit, ils doivent rendre les personnages vivants et leur permettre un développement au fil de l'intrigue.
L'habileté du dramaturge réside aussi dans sa capacité à exprimer au public les idées essentielles de son œuvre dans le cadre contraignant de la représentation. Enfin, son choix de diviser la pièce en plusieurs parties (comme les actes, les scènes), sa manière de gérer les changements de lieu, les entrées et sorties des personnages, sont tant d'autres caractéristiques de sa technique.
2- Les techniciens du spectacle
Les techniciens sont des artistes qui, grâce aux ressources de leur technique et à leur sens esthétique, aident à modeler la vision du metteur en scène, à mieux lire le spectacle et à lui faire éviter une fausse note. Cela, à travers surtout :
- Le décor : c’est une reconstitution du lieu de l’action
- L’éclairage : il sert à fixer un moment de la journée (matin, soir, nuit), à rendre l’atmosphère où baignent les personnages. Pendant la représentation, c’est le chef électricien qui, du jeu d’orgue, commande les éclairages.
- Le costume : il s’agit de créer une harmonie entre l’univers imaginaire où nous invitent les acteurs et leur habillement. En fait, les costumes doivent être en rapport avec les mœurs, la situation, l’époque, le lieu, etc.
- Le maquillage : il donne une allure de vraisemblance aux situations représentées. C’est ainsi que perruques et barbes peuvent aider par exemple à composer respectivement une grande dame et un vieillard.
3- La technique du metteur en scène
Le travail du dramaturge est reflété par l'interprétation du metteur en scène et ses indications, séparées du texte original. Ces indications comprennent généralement les détails de mise en scène : la géographie de la scène, les notes sur les personnages donnent de précieuses informations à chaque acteur en particulier.
Le metteur en scène est chargé de la représentation matérielle de la représentation. Se servant de l’acteur comme d’un instrument, des techniciens comme des partenaires, il a une influence déterminante aussi bien dans le rythme du spectacle que dans le choix se rapportant aux décors, à la place, aux mouvements et à la déclamation des acteurs.
En réalité, si le dramaturge en écrivant sa pièce pense aux lecteurs et virtuellement aux spectateurs, le metteur en scène, lui, ne connaît qu’un seul lecteur : c’est le lecteur-spectateur auquel est destiné effectivement le spectacle théâtral.
4- La technique de l’acteur
C'est par les techniques de jeu des acteurs que le texte et la mise en scène vont pouvoir toucher le public. En plus des techniques vocales et physiques, l'acteur doit développer et maîtriser sa sensibilité émotionnelle. Pour ce faire, il existe diverses "méthodes" dont la plus célèbre est celle du système Stanislavski. Il s'agit ici de faire interagir son vécu personnel ou "mémoire affective" et les sensations innées ou "mémoire reptilienne" avec les sentiments éprouvés par le personnage. Rappelons que le personnage est avant tout un être de papier et, il est du travail du comédien de donner vie à ce papier.
5- La règle des trois unités
La règle des trois unités (de temps, d'action et de lieu) était le principe fondamental du théâtre classique français durant la première partie du XVIIe siècle.
Dans sa Poétique, Aristote avait simplement recommandé aux écrivains de limiter l'action à une seule intrigue plutôt que d'autres intrigues secondaires, et de restreindre la durée de l'action à une journée complète. Il avait spécifié ce dernier paramètre après avoir constaté que le temps d'une journée était un temps d'attention maximum que l'on pouvait exiger du public.
Les effets des trois unités sur le théâtre français rendirent la représentation des pièces très contraignante. Dès le XIXe siècle, les précurseurs et théoriciens du Drame Romantique vont s’en départir.