La métrique en poésie fait référence à la mesure ou au comptage des syllabes dans chaque vers. Le vers est une ligne du texte (ou une portion de cette ligne) qui a une longueur fixe car il est délimité par son nombre de syllabes. On dira aussi que le vers est une unité de mesure fixe. Pour mesurer un vers, on doit compter les syllabes prononcées.

Les syllabes, dans la versification, sont comptées non d’après l’orthographe mais d’après la prononciation (la phonétique). Prenons l’exemple de ces deux vers d'Arthur Rimbaud :

1ᵉʳ vers : La tempête a béni mes éveils maritimes

2ᵉ vers : L’eau verte pénétra ma coque de sapin

D’après l’orthographe, les mots tempête et verte comptent respectivement 3 et 2 syllabes. Mais, du point de vue de la transcription phonétique, le mot tempête compte pour deux syllabes [tãpet], de la même manière que le mot verte compte pour deux syllabes [vert].

De fait, l’appellation donnée à un type de vers est due au nombre de syllabes prononcées qu’il comporte. C’est ainsi qu’il existe : un vers d’une syllabe (le monosyllabe) ; un vers de deux syllabes (le dissyllabe) ; un vers de trois syllabes (le trisyllabe) ; un vers de quatre syllabes (le tétrasyllabe ou quadrisyllabe) ; un vers de cinq syllabes (le pentasyllabe) ; un vers de six syllabes (l’hexasyllabe) ; un vers de sept syllabes (l’heptasyllabe) ; un vers de huit syllabes (l’octosyllabe) ; un vers de neuf syllabes (l’ennéasyllabe) ; un vers de dix syllabes (le décasyllabe) ; un vers de onze syllabes (l’hendécasyllabe) et un vers de douze syllabes (l’alexandrin ou le dodécasyllabe)

  • L’élision : on parle d’élision lorsque le e muet est supprimé de la prononciation, et par conséquent, lorsqu’une syllabe ne compte pas dans la mesure du vers.
    De façon plus précise, l’élision a lieu lorsqu’un mot se termine par un e muet et que le mot suivant commence par une voyelle ou un h muet.
    Par contre, le e muet compte lorsqu’il est placé entre deux consonnes ou lorsqu’il est suivi de –s ou –nt (présent, 3ᵉ personne du pluriel des verbes). Il ne s’élide pas, mais compte seulement à l’intérieur du vers.

  • Les diphtongues : ce sont des groupes vocaliques ia, io, oi, ie, oe, etc. Suivant les mots dont ils font partie, ces groupes vocaliques comptent tantôt pour une syllabe (on parlera de synérèse, c’est-à-dire resserrement), tantôt pour deux syllabes (on parlera de diérèse, c’est-à-dire séparation).

  • Le hiatus : On appelle hiatus la rencontre de deux voyelles fortes. L'hiatus a lieu quand un mot, terminé par une voyelle accentuée, est suivi d’un mot commençant par une voyelle ou par un h muet.

NB : La conjonction et, suivie d’un mot qui commence par une voyelle, fait hiatus. De même, l'hiatus produit lorsque deux voyelles se rencontrent après élision du e muet, est permis.