Le théâtre est un genre littéraire particulier qui se distingue des grands genres que sont le roman et la poésie parce qu’il concilie littérature et spectacle. Ainsi, il peut être compris comme la production, l’œuvre du dramaturge, en même temps un objet de représentation, une mise en scène, c’est-à-dire le spectacle.
Le mot théâtre garde la marque de sa racine grecque qui signifie « regarder » (θέατρον: prononcer "théatron") et se définit par le fait de « montrer » un monde de conventions dans lequel des acteurs interprètent des personnages et prêtent leurs voix et leurs gestes pour donner vie à un texte. C’est dans ce sens non par le moyen de la narration, qu’Aristote affirme, dans l’Art Poétique, que le théâtre est, pour les spectateurs, « l'imitation d'une action [...] faite par des personnages en action ».
Le texte théâtral se caractérise par le discours direct en vers ou en prose (correspondant aux interventions des personnages appelées répliques qui peuvent être de différentes formes : la stichomythie, c’est-à-dire un échange vif, court ; la tirade qui est une longue réplique, les didascalies (informations relatives au lieu, au geste). Les didascalies permettent également d’annoncer les apartés (discussion à part sans que le public entende), le monologue (discours qu’un personnage tient lui-même), le quiproquo (dialogue fondé sur une erreur, une confusion appelée méprise).
Le théâtre se structure dans son déroulement le plus souvent en actes (les grandes parties) et en scènes (les sous-parties marquées par l’entrée et/ou la sortie de personnages).
NB : une pièce de théâtre à un seul acte s’appelle « saynète » ou « sketch ».
À travers les âges, le théâtre a connu plusieurs sous-genres, caractérisés par leurs fonctions :
- la comédie : elle met en scène les gens du peuple, des gens de condition moyenne et modeste, des bourgeois exerçant une activité sociale bien précise. Son but est de provoquer le rire du spectateur tout en le faisant réfléchir ; Molière disait, dans ce sens, « castigat ridendo mores » = corriger les mœurs en faisant rire. Ses grands auteurs sont : Molière, Marivaux et Beaumarchais ;
- la tragédie : elle met en scène des personnages illustres (rois, reines, princes, etc.) empruntés à l’histoire, à la légende ou à la Bible pour inspirer la peur, la pitié et provoquer ainsi la purgation des passions, c’est-à-dire « la catharsis ». Les auteurs les plus illustres sont Corneille et Racine ;
- la tragi-comédie : c’est un genre dramatique qui mêle à la tragédie des éléments empruntés à la comédie. Par le sujet et les personnages, la tragi-comédie tient de la tragédie, alors qu’elle se rapproche de la comédie par les incidents, les péripéties et le dénouement heureux. Le Cid de Corneille en est un exemple ;
- le drame bourgeois : par rapport à la tragédie, qui se réfère à l’histoire, à la légende et au mythe, le drame bourgeois, qui s’est développé au XVIIIe, se veut un genre théâtral qui pose des problèmes qui appartiennent à la réalité des spectateurs. Diderot est un des grands auteurs ;
- le drame romantique : c’est un genre qui procède au mélange des genres, ne dissociant pas le comique du tragique. Il consiste à mettre sur scène des personnages historiques ou fictifs issus de tous les milieux sociaux pour représenter toute la réalité historique et sociale. Les grands auteurs sont : Alfred de Vigny, Victor Hugo et Alfred de Musset.