La Condition humaine (1933) d'André Malraux

Publié en 1933, La Condition humaine décrit des événements qui ont eu lieu à Shanghai en 1927. Les communistes chinois, après avoir aidé les nationalistes de Tchang Kaï-chek, sont massacrés par ces derniers.

Caractéristiques principales du roman

Réflexion sur le "droit de tuer"

Le célèbre incipit présente Tcheng, un révolutionnaire communiste, qui doit assassiner un opposant. Le narrateur décrit les hésitations de la conscience, alors même que le héros sait qu'il doit passer à l'acte. Cette scène illustre la tension entre le sentiment du devoir et celui de la responsabilité morale.

Réflexion sur le sens de l'existence

« Que faire d'une âme s'il n'y a ni Dieu, ni Christ ? », demande Tcheng. Au XXe siècle, les fondements absolus du sens de l'existence (Dieu, Christ, etc.) perdent de leur force. Cela engendre un sentiment d'une liberté impuissante, vide.

Tension entre individualité et engagement collectif

Le roman explore la tension entre l'individualité et l'engagement pour un idéal de groupe révolutionnaire. Il met en évidence la solitude irréductible des êtres, qui ne se comprennent plus.

Déconstruction de l'identité des personnages

Malraux procède à une déconstruction de l'identité des personnages. L'exemple de Kyo qui ne reconnaît plus sa voix en l'entendant à la radio illustre cette problématique : « On entend la voix des autres avec ses oreilles, la sienne avec la gorge. [...] Mais moi, pour moi, pour la gorge, que suis-je ? »

Innovations stylistiques

Le roman innove du point de vue du style grâce à plusieurs techniques narratives :

  • Discours indirect libre : permet de suivre le point de vue des différents personnages et de traduire l'évolution des consciences
  • Rythme entrecoupé du récit : le récit est une succession de scènes discontinues
  • Inspiration du cinéma : évolution des descriptions par plan et focalisations successives

EN RÉSUMÉ