La parole dans la tragédie grecque

La parole occupe une place essentielle dans la tragédie qui naît en Grèce au –VIe siècle, et connaît une période d'apogée au –V$^e$ siècle (Eschyle, Sophocle, Euripide).

Contexte et représentation

Les tragédies sont représentées annuellement lors des fêtes en l'honneur de Dionysos, qui voient s'affronter trois poètes tragiques lors d'un concours. La tragédie, spectacle offert à tous, même aux plus pauvres, s'inscrit ainsi dans l'univers politique de la cité.

Structure de la tragédie grecque

Une tragédie grecque est divisée en deux ordres de discours distincts :

  • D'un côté, les personnages sur la scène s'expriment sous une forme proche du langage parlé
  • Le chœur est constitué par des citoyens, placés dans l'orchestra, et s'exprimant dans une langue poétique et presque chantée

Ce chœur commente l'action et peut renforcer le pathétique, comme lorsqu'il prend parti pour Médée dans la pièce d'Euripide.

La parole comme outil dramatique

La tragédie partage avec la rhétorique le goût pour les joutes verbales (agôn, en grec, par exemple le dialogue d'Antigone et de Créon). Elle montre l'autorité performative de la parole politique (comme celle de Créon), mais aussi l'impuissance de la parole humaine, qui se résout dans une plainte inutile face au destin inexorable, ou introduit l'incompréhension et l'erreur (Œdipe face au devin Tirésias).

EN RÉSUMÉ