Le régime présidentiel repose sur une lecture particulière de la théorie de la séparation des pouvoirs élaborée par Montesquieu. Cette théorie dite « de séparation stricte » ou « rigide » des pouvoirs. Cette séparation concerne essentiellement les institutions même si elle déteint sur les compétences qui sont naturellement dévolues aux institutions telles que le Gouvernement, le Parlement et le Juge.

Trois critères théoriques identifient ce régime :

  • Une indépendance des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire. Chacune des institutions incarnant ces pouvoirs dispose de sa propre compétence qui est exclusive de celle des autres.
  • L’absence de contre-pouvoir. Chacune des institutions dispose de sa propre légitimité qui ne provient pas de l’une des deux autres. De même, leurs légitimités doivent être équivalentes. Dès lors, aucune institution n’a le pouvoir de démettre l’autre, ou bien d’en empêcher l’action.
  • L’élection du Président au suffrage universel direct.

Toutefois, il ne s’agit là que d’une théorisation dont la mise en pratique a imposé de nombreuses adaptations sous peine de voir échouer le régime instauré. 

À titre d’exemple, le régime présidentiel américain a créé de multiples entorses au principe d’absence de contre-pouvoirs (impeachment, véto présidentiel) ou bien d’indépendance (nomination des juges de la Cour suprême par le Président sur approbation du Parlement). À l’inverse, la Première République française n’a pas résisté aux blocages institutionnels engendrés par la rigidité de sa séparation des pouvoirs, et a laissé place à un régime autoritaire.