Un ami d'enfance de Socrate consulta un jour l'oracle de Delphes pour savoir s'il y avait au monde un homme plus sage que Socrate. L'oracle répondit qu'il n'y en avait pas. Ne sachant comment interpréter l'oracle, Socrate se mit à rechercher la conversation des hommes réputés les plus sages, afin d'examiner leur prétendue sagesse. Il se rendit compte que ces hommes qui croyaient savoir quelque chose, ne savaient rien. Il comprit alors ce que le dieu avait voulu dire, à savoir que l'homme le plus sage est celui qui a conscience de son ignorance.
En accomplissant la volonté du dieu, c'est-à-dire en confondant les sophistes, Socrate se faisait des ennemis qui finirent par obtenir, au moyen d'accusations calomnieuses sa condamnation à mort. Je vais mourir, dit Socrate à ses juges au moment de les quitter. Vous, vous allez vivre. Qui de vous ou de moi est le plus à plaindre, seul le dieu le sait.
La question à laquelle Socrate revenait le plus souvent est celle de la justice. Le commun des mortels, ne voyant dans la justice qu'une convention humaine, est persuadé que l'injustice, pour celui la pratique impunément, est plus avantageuse que la justice. C'est pourquoi les hommes ne sont justes que par la contrainte. Socrate s'applique à montrer que la justice est le plus grand des biens, et que l'homme qui pratique l'injustice est plus à plaindre que celui qui la subit.