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Robert Desnos

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Biographie sommaire de l'auteur

Robert Desnos est né le 4 juillet 1900 à Paris, près de la Bastille. Très tôt, ses parents viennent s'installer dans la maison qui fait le coin de la rue Saint-Martin et de la rue des Lombards (au sixième étage), en face de l'église Saint-Merri. C'est un quartier auquel il restera attaché toute sa vie, et dont il parlera souvent dans ses poèmes. Son père est rôtisseur de volailles et mandataire aux Halles. Il est également adjoint au maire de son arrondissement.

Le jeune Robert ne fait pas de bonnes études : le climat scolaire ne lui convient probablement pas. D'ailleurs, à seize ans, il entre comme commis chez un droguiste de la rue Pavée.

De 1920 à 1922, Desnos accomplit son service militaire au Maroc.

Autodidacte et rêvant de poésie, Robert Desnos est introduit vers 1920 dans les milieux littéraires modernistes et rejoint en 1922 l’aventure surréaliste. Il participe alors de manière éclatante aux expériences de sommeils hypnotiques et publie avec Rrose Sélavy (1922-1923) ses premiers textes qui reprennent le personnage créé par Marcel Duchamp.

Dans les années 1924-1929, Desnos est rédacteur de « La Révolution surréaliste » mais rompt avec le mouvement quand André Breton veut l’orienter vers le communisme. Il travaille alors dans le journalisme et, grand amateur de musique, il écrit des poèmes aux allures de chanson et crée avec un grand succès le 3 novembre 1933, à l’occasion du lancement d’un nouvel épisode de la série Fantômas à Radio Paris « la Complainte de Fantômas ».

Le poète devient ensuite rédacteur publicitaire, mais, concerné par la montée des périls fascistes en Europe, il participe dès 1934 au mouvement frontiste et adhère aux mouvements d’intellectuels antifascistes, comme l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires ou, après les élections de mai 1936, le « Comité de vigilance des Intellectuels antifascistes ».

En 1940, après la défaite, il redevient journaliste pour le quotidien « Aujourd’hui », et dès juillet 1942 fait partie du réseau de Résistance AGIR. Il poursuit ses activités de Résistance jusqu’à son arrestation le 22 février 1944. Il est déporté à Buchenwald et passe par d’autres camps avant de mourir à Theresienstadt, en Tchécoslovaquie : épuisé par les privations et malade du typhus, il y meurt le 8 juin 1945, un mois après la libération du camp par les Russes. La dépouille du poète est rapatriée en France et Robert Desnos est enterré au cimetière du Montparnasse à Paris.

Bibliographie de l'auteur

Mauvais élève, soit, mais déjà attiré par la littérature : en 1917, Robert Desnos publie ses premiers poèmes dans La Tribune des jeunes, revue socialiste, et commence à noter ses rêves.

En 1919, Desnos aborde en professionnel le métier des lettres : secrétaire de l'éditeur Jean Bonnefon, il publie également des poèmes dans Le Trait d'union. Il compose Le Fard des Argonautes en alexandrins soigneusement rimés.

À son retour du service militaire (en 1922), le jeune poète collabore à la deuxième série de Littérature. Dès que le groupe surréaliste prend forme, le jeune Desnos fit la rencontre avec Breton ; ce dernier réunissait régulièrement ses nouveaux partisans. Durant ces retrouvailles, ils se livraient à des expériences d'écriture automatique, notamment sous hypnose.

Très vite, Robert Desnos prend une importance singulière, à cause de son admirable (et inattendue) capacité à s'endormir et à dicter des poèmes pendant son sommeil. La première séance de ce genre (historique, donc) a lieu le 25 septembre 1922, avec également René Crevel et Benjamin Péret comme dormeurs inspirés.

Il participe de manière éclatante aux expériences d'écriture automatique et publie ses premiers textes sous le nom de plume « Rrose Sélavy », emprunté à un personnage féminin créé par Marcel Duchamp.

Rencontrée en 1924, la chanteuse de music-hall Yvonne George est la « mystérieuse » qui hante ses rêveries et ses rêves et règne sur ses poèmes tels Ténèbres, à la mystérieuse (en 1926), Étoile de mer (en 1928). Il rêvera de cette romance plus qu'il ne la vivra. Cette chanteuse sera la source d'inspiration de nombreux de ses poèmes. Une occasion pour Desnos de renouer avec le lyrisme

Grand amateur de musique, Desnos écrit - à l'instar de Max Jacob – des poèmes aux allures de chansons qui renouent avec l'enfance. Le 3 novembre 1933, la diffusion par Radio-Paris de La Complainte de Fantômas, qui annonce un nouvel épisode de la série Fantômas, est un succès radiophonique retentissant.

Au global, son œuvre comprend un certain nombre de recueils de poèmes publiés entre 1923 et 1943 – par exemple Corps et Biens (1930) ou The Night of loveless nights (1930) – et de textes sur l'art, le cinéma ou la musique, regroupés dans des éditions posthumes.

Héritage de l'auteur et portée de son idéologie

C’est en 1922 que Robert Desnos a rejoint l'aventure surréaliste. L'élève se révèle fort doué. Desnos s'impose immédiatement par ses exceptionnelles capacités verbales (un flot de paroles intarissable où les mots s'appellent par affinités sonores) et met sa fougue à entrer dans les expériences les plus diverses. Il participe de manière éclatante aux expériences de sommeils hypnotiques, de récits de rêves ou de fantasmes. De fait, « il parle surréaliste à volonté ».

Ainsi, Desnos est un voyant : il est ce médium qui, endormi, répond aux questions des assistants, amorce des poèmes ou des dessins. Lors de ces séances des sommeils, (la première a lieu chez Breton le 25 septembre 1922), il est question d'aller retrouver la liberté première de la pensée ayant élu domicile dans cet état de somnolence/rêverie.

Il est aussi celui qui ira le plus loin dans l'amour de l'involontaire et du fabuleux. C'est l'heure où Breton annonce : « Le surréalisme est à l'ordre du jour et Desnos est son prophète. »

En 1929, s'amorce un changement ; Breton reproche à Desnos son « narcissisme » et de « faire du journalisme. » De plus, Breton veut entraîner le groupe surréaliste vers le communisme et Desnos ne franchit pas cette ligne : c’est la rupture.

Mobilisé en 1939 (lors de la Seconde Guerre mondiale), Desnos reste convaincu de la légitimité du combat contre le nazisme. Il ne se laisse abattre ni par la défaite de juin 1940, ni par l'occupation de Paris.

La lutte va être plus tard clandestine ; dès juillet 1942, Desnos fait partie du réseau AGIR, auquel il transmet des informations confidentielles parvenues au journal, tout en fabriquant par ailleurs de faux papiers pour des Juifs ou des résistants en difficulté. Le poète sera finalement arrêté le 22 février 1944. Le 15 avril 1944, Desnos est acheminé au camp de concentration de Theresienstadt.

Épuise et atteint de typhus, Robert Desnos meurt le 8 juin 1945, à cinq heures du matin.

Paul Éluard, dans le discours qu'il prononça lors de la remise des cendres du poète, en octobre 1945, écrivait : « Jusqu'à la mort, Desnos a lutté. Tout au long de ses poèmes l'idée de liberté court comme un feu terrible, le mot de liberté claque comme un drapeau parmi les images les plus neuves, les plus violentes aussi. La poésie de Desnos, c'est la poésie du courage. Il a toutes les audaces possibles de pensée et d'expression. Il va vers l'amour, vers la vie, vers la mort sans jamais douter […] »

Par décret du 3 août 1946, Robert Desnos alias Valentin Guillois Cancale est décoré, à titre posthume, de la médaille de la Résistance française.

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