Le mot de science est employé à tort et à travers, souvent à propos de choses qu'on ne sait pas, mais que d'autres savent, du moins on le suppose. La science, dit-on, a démontré telle chose. On s'imagine savoir quelque chose alors qu'on ne fait que répéter ce qu'on a entendu dire. Combien de personnes peuvent expliquer pourquoi elles sont certaines que la terre tourne autour du soleil ?
Croire et savoir sont deux choses différentes. C'est une chose, remarque saint Augustin dans le dialogue Du libre arbitre, de croire que l'adultère est un mal. C'en est une autre de le savoir. Savoir, c'est comprendre. Les hommes désirent non seulement croire mais aussi comprendre, afin de retenir la vérité avec une parfaite certitude. Nous voulons comprendre ce que nous croyons.
Les sceptiques disent qu'on ne peut rien savoir, rien connaître avec une entière certitude. Il n'y a rien, selon eux, dont on ne puisse douter. Pourtant, leur répond Descartes, il est au moins une chose dont je ne peux absolument pas douter, c'est que j'existe, puisque j'ai des pensées. Pourquoi cette proposition, j'existe, est-elle entièrement indubitable ? Parce que je vois très clairement que pour penser, il faut être. La science vient de l'évidence.