Louis Aragon commence à vivre de sa plume dans le Paris de l'après-guerre. Son premier recueil, Feu de Joie, est publié en 1920, suivi l'année suivante de la publication du livre dont il avait commencé l'écriture dans les tranchées, Anicet ou le panorama. Après la publication de quelques-uns de ses textes dans des revues parisiennes, il décide d'abandonner la médecine et fonde avec ses amis André Breton et Philippe Soupault la revue Littérature. En 1924, il participe aux mouvements littéraires du dadaïsme et du surréalisme en compagnie de ses amis et de Paul Éluard. Avec ses amis, il s'engage en janvier 1927 dans le parti communiste français.
1- Son œuvre poétique
a- Une poésie sous influence dadaïste et surréaliste
Les premiers recueils d'Aragon s'inscrivent dans le mouvement dada puis dans le surréalisme. Les poèmes de Feu de joie (1920) sont ceux d'une jeunesse en révolte.
Aragon va chercher à « repoétiser » le quotidien en partant de ce quotidien. André Breton dira d'ailleurs en 1924 : « Aragon échappe plus aisément que quiconque au petit désastre du quotidien ».
Les poèmes d'Aragon laissent peu de place à la versification traditionnelle mais montrent un attachement aux allitérations et assonances au sein du vers libre. Ce dernier commence à s'imposer dans la littérature française, notamment grâce au poème Zone qui ouvre le recueil Alcools de Guillaume Apollinaire, ainsi qu'à La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France de Blaise Cendrars.
b – Une poésie sous influence communiste
Les surréalistes se sont tournés vers l'action politique en 1925, lorsqu'ils se sont opposés à la guerre du Rif. Cela a entraîné des tensions dans le groupe, notamment avec les exclusions d'Antonin Artaud et de Philippe Soupault durant cette année 1926. Plusieurs surréalistes, autour de Breton et d'Aragon, ont pris leur carte au parti communiste français ; l'adhésion d'Aragon date de janvier 1927.
Louis Aragon, André Breton et Philippe Soupault publient l’une des premières œuvres entièrement surréalistes. Intitulé Champ magnétique, le recueil paraît dans la revue Littérature, périodique qu’ils ont fondé peu de temps auparavant. Ces textes courts sont dénués de signification proprement dite. Ils cherchent ainsi à se libérer des contraintes tout en respectant les règles syntaxiques.
Persécuté persécuteur est publié par Aragon en 1931, et contient le poème Front rouge, qui entraîne la rupture d'Aragon avec le surréalisme. Trois ans plus tard, le recueil Hourra l'Oural prend encore plus violemment position pour le communisme, avec notamment le poème Vive le Guépéou.
Parmi ses autres œuvres poétiques, on peut particulièrement retenir Le Crève-cœur (1941) dans lequel apparaît pour la première fois Elsa Triolet. Ce recueil marque le retour de Louis Aragon à l'alexandrin et à des codes de poésie plus traditionnels que dans ses recueils de l'époque dada ou surréaliste. Il commence un travail de réappropriation de la tradition. Cela se poursuit dans son recueil suivant, Les Yeux d'Elsa (1942), dans lequel Aragon revient à une simplicité des images et des rythmes, loin des provocations de ses recueils précédents, pour montrer le lien entre son lyrisme personnel et son engagement poétique.
2- Son œuvre romanesque
Le premier roman publié par Louis Aragon est Anicet ou le Panorama (1921). Il s'agit d'une mise en scène du groupe d'amis dadaïstes français, particulièrement André Breton, Philippe Soupault et lui-même. Aragon poursuit dans le genre narratif avec Les Aventures de Télémaque (1922), parodie dadaïste du roman du même nom écrit par Fénelon à la fin du XVIIe siècle. Le Paysan de Paris (1926), dédié au peintre surréaliste André Masson, est une suite de rêveries sur des lieux parisiens.
Hormis ses œuvres poétiques et littéraires, Louis Aragon a fait du journalisme pendant plusieurs années, en occupant des postes de journaliste, de directeur de revues, de maison d’Éditions (L'Humanité ; la revue Commune ; directeur du quotidien Ce Soir ; de l’hebdomadaire Lettres françaises…)