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Louis Aragon

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Biographie sommaire de l'auteur

Poète et romancier français, Louis Aragon naît probablement le 3 mars 1897 à Paris, des infidélités de Louis Andrieux, préfet de police, avec une jeune fille de la bourgeoisie parisienne, Marguerite Toucas. Il grandit, entouré de femmes, dont sa mère et sa grand-mère. Après des études à Neuilly-sur-Seine, il entame des études de médecine, et rencontre André Breton lors de sa deuxième année. Il commence alors à écrire ses premiers poèmes, avant d'être mobilisé sur le front des Ardennes en tant que brancardier lors de la Première Guerre mondiale. Avant son départ, sa mère lui apprend le secret de sa paternité. Marqué par l'enfer de la guerre, il commence à écrire son premier roman dans les tranchées. Louis Aragon reste mobilisé pendant encore deux ans, lors de l'occupation de la Rhénanie, puis rentre à Paris en 1920.

La rencontre de Louis Aragon avec Elsa Triolet va le bouleverser, et leur relation va devenir sa principale source d'inspiration. Parti vivre un an en URSS avec sa compagne, Aragon confirme ses engagements pour la cause communiste. S'engageant au sein de la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale, il fonde avec sa femme Elsa (qu'il épouse en février 1939) le Comité national des écrivains. Il lui dédie de nombreux recueils de poésie. Pendant l'après-guerre, il reste fidèle aux idées communistes et devient PDG des éditeurs Français Réunis, une maison d'édition proche du Parti communiste. À cette même période, Louis Aragon s'illustre comme la mémoire poétique de la Résistance.

La fin de sa vie est plus calme, marquée par la disparition de sa femme Elsa en 1970. Louis Aragon décède le 24 décembre 1982, à son domicile de Saint-Arnoult-en-Yvelines. Il laisse derrière lui une œuvre poétique et romanesque considérable, caractérisée notamment par son caractère pluriel et novateur. Utilisant aussi bien la prose que le vers et se confrontant à des styles très différents, Louis Aragon a contribué à l'évolution sensible de la littérature du XXe siècle.

Bibliographie de l'auteur

Louis Aragon commence à vivre de sa plume dans le Paris de l'après-guerre. Son premier recueil, Feu de Joie, est publié en 1920, suivi l'année suivante de la publication du livre dont il avait commencé l'écriture dans les tranchées, Anicet ou le panorama. Après la publication de quelques-uns de ses textes dans des revues parisiennes, il décide d'abandonner la médecine et fonde avec ses amis André Breton et Philippe Soupault la revue Littérature. En 1924, il participe aux mouvements littéraires du dadaïsme et du surréalisme en compagnie de ses amis et de Paul Éluard. Avec ses amis, il s'engage en janvier 1927 dans le parti communiste français.

1- Son œuvre poétique

a- Une poésie sous influence dadaïste et surréaliste

Les premiers recueils d'Aragon s'inscrivent dans le mouvement dada puis dans le surréalisme. Les poèmes de Feu de joie (1920) sont ceux d'une jeunesse en révolte.

Aragon va chercher à « repoétiser » le quotidien en partant de ce quotidien. André Breton dira d'ailleurs en 1924 : « Aragon échappe plus aisément que quiconque au petit désastre du quotidien ».

Les poèmes d'Aragon laissent peu de place à la versification traditionnelle mais montrent un attachement aux allitérations et assonances au sein du vers libre. Ce dernier commence à s'imposer dans la littérature française, notamment grâce au poème Zone qui ouvre le recueil Alcools de Guillaume Apollinaire, ainsi qu'à La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France de Blaise Cendrars.

b – Une poésie sous influence communiste

Les surréalistes se sont tournés vers l'action politique en 1925, lorsqu'ils se sont opposés à la guerre du Rif. Cela a entraîné des tensions dans le groupe, notamment avec les exclusions d'Antonin Artaud et de Philippe Soupault durant cette année 1926. Plusieurs surréalistes, autour de Breton et d'Aragon, ont pris leur carte au parti communiste français ; l'adhésion d'Aragon date de janvier 1927.

Louis Aragon, André Breton et Philippe Soupault publient l’une des premières œuvres entièrement surréalistes. Intitulé Champ magnétique, le recueil paraît dans la revue Littérature, périodique qu’ils ont fondé peu de temps auparavant. Ces textes courts sont dénués de signification proprement dite. Ils cherchent ainsi à se libérer des contraintes tout en respectant les règles syntaxiques.

Persécuté persécuteur est publié par Aragon en 1931, et contient le poème Front rouge, qui entraîne la rupture d'Aragon avec le surréalisme. Trois ans plus tard, le recueil Hourra l'Oural prend encore plus violemment position pour le communisme, avec notamment le poème Vive le Guépéou.

Parmi ses autres œuvres poétiques, on peut particulièrement retenir Le Crève-cœur (1941) dans lequel apparaît pour la première fois Elsa Triolet. Ce recueil marque le retour de Louis Aragon à l'alexandrin et à des codes de poésie plus traditionnels que dans ses recueils de l'époque dada ou surréaliste. Il commence un travail de réappropriation de la tradition. Cela se poursuit dans son recueil suivant, Les Yeux d'Elsa (1942), dans lequel Aragon revient à une simplicité des images et des rythmes, loin des provocations de ses recueils précédents, pour montrer le lien entre son lyrisme personnel et son engagement poétique.

2- Son œuvre romanesque

Le premier roman publié par Louis Aragon est Anicet ou le Panorama (1921). Il s'agit d'une mise en scène du groupe d'amis dadaïstes français, particulièrement André BretonPhilippe Soupault et lui-même. Aragon poursuit dans le genre narratif avec Les Aventures de Télémaque (1922), parodie dadaïste du roman du même nom écrit par Fénelon à la fin du XVIIe siècle. Le Paysan de Paris (1926), dédié au peintre surréaliste André Masson, est une suite de rêveries sur des lieux parisiens.

Hormis ses œuvres poétiques et littéraires, Louis Aragon a fait du journalisme pendant plusieurs années, en occupant des postes de journaliste, de directeur de revues, de maison d’Éditions (L'Humanité ; la revue Commune ; directeur du quotidien Ce Soir ; de l’hebdomadaire Lettres françaises…)

L'esthétique de l'auteur

Après avoir illustré le dadaïsme et connu les expériences d'écriture automatique auprès de Robert Desnos, Louis Aragon rejoint, en 1924, André Breton, Paul Éluard et Philippe Soupault dans le mouvement surréaliste et cosigne, à l'occasion de l'enterrement d'Anatole France, le scandaleux Un cadavre qui invite à « jeter à la Seine » toute la littérature passée.

Parmi ses amis des années 1920, qui adhèrent au communisme à sa suite en 1927, il est le seul qui s’impliquera durablement au Parti Communiste Français : André Breton et Paul Éluard le quittent au début des années 1930.

En 1929, l'expulsion d'URSS de Trotski fige, au sein du groupe des surréalistes, les querelles de personnes en fractures idéologiques. Aragon s'oppose en particulier à un Breton dictatorial qui récuse la forme romanesque et qui juge la poésie seule apte à exprimer l'inconscient. La rupture avec Breton est ainsi consommée.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Aragon est mobilisé en septembre 1939 comme médecin auxiliaire d'abord au 220ᵉ régiment régional des travailleurs en novembre 1939 avant de rejoindre la 3e division légère mécanique.

Il est fait prisonnier par les Allemands à Angoulême, mais parvient à s'échapper. La campagne de 1940 lui vaut deux citations, la médaille militaire et la Croix de guerre avec palme, cette dernière pour être allé plusieurs fois rechercher ses camarades blessés à travers les lignes adverses.

En pleine Résistance, Louis Aragon a été aussi, avec Robert Desnos, Paul Éluard, Pierre Seghers, Jean Prévost, Jean-Pierre Rosnay et quelques autres, parmi les poètes qui prirent résolument parti, durant la Seconde Guerre mondiale, pour la résistance contre le nazisme.

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