Chants d’ombre est un recueil poétique de Léopold Sédar Senghor publié en 1945. Il est composé dans le contexte de la Deuxième Guerre mondiale, où le poète, captif des Nazis, vit les tourments de la guerre, qui l’amènent à se rappeler la quiétude de la paisible Afrique. Sous ce rapport, le titre est symbolique. Chants d’ombre désigne la lumière née des ténèbres du séjour en France et de la guerre, et qui cherche à dissiper la pénombre de l’oubli et de la dévalorisation.
Léopold Sédar Senghor est un écrivain sénégalais né en 1906 à Joal, une localité de la petite côte. Il est issu d’une famille dont le père est de l’ethnie sérère et la mère appartient à l’ethnie peule. Par conséquent, il bénéficie de cette diversité culturelle que renforce d’ailleurs le séjour à Djilor où il est inscrit à l’école primaire. Ayant envisagé de devenir prêtre, le jeune Léopold, qui a obtenu son certificat d’études primaires au Séminaire de Ngazobil se rend au Collège Séminaire Libermann de Dakar. Après l’obtention du baccalauréat, il part en France poursuivre des études universitaires. Il y rencontre des étudiants sud-américains et antillais, dont Aimé Césaire et Léon Gontran Damas, et crée avec eux en 1934 le mouvement de la Négritude. Il mène des activités politiques en militant au sein de la LAURS. Enrôlé dans l’armée de la Libération, il fait l’expérience de la Deuxième Guerre mondiale. Agrégé de grammaire en 1935, Senghor rentre au Sénégal à la fin de la guerre. Après l’indépendance du pays, il devient le premier président de la République du Sénégal. Membre de l’Académie française depuis 1984, Senghor meurt en 2001 à Verson, en France. Son corps est rapatrié et enterré à Dakar.
L’œuvre de l’écrivain sénégalais est composée de Chants d’ombre publié en 1945, Hosties noires (1948), Ethiopiques (1956), Nocturnes (1961), Elégies majeures (1979), Anthologie de la Poésie nègre et malgache (1948) et Langage et poésie négro-africain (1954).
Pour Senghor, la poésie est le véhicule de l’âme noire, des valeurs de civilisation du monde noir pour ainsi dire, bien qu’elle puisse être un moyen au service d’un militantisme en faveur des peuples noirs.