La conscience est, d'une part, la connaissance immédiate qu'a l'esprit de ses états et de ses actes. D'autre part, c'est le sentiment que nous avons du caractère bon ou mauvais de nos actions. Dans ce second sens, la conscience est ce qu'on appelle aussi le for intérieur (du latin forum, dans le sens de tribunal, de place publique où l'on rend la justice).
La psychanalyse, à la fois comme théorie et comme pratique, est fondée sur l'hypothèse d'un psychisme inconscient, dont les rêves, mais aussi les actes manqués, seraient la manifestation. Le rêve, dit Freud, est la réalisation hallucinatoire d'un désir. Quant aux actes manqués, comme le lapsus (qui consiste à dire autre chose que ce qu'on voulait dire), ce sont en réalité des actes réussis, du point de vue du désir inconscient qui trouve ainsi le moyen de s'exprimer.
Si ingénieuse que soit la théorie freudienne, l'hypothèse sur laquelle elle est bâtie, l'hypothèse d'une pensée inconsciente, paraît difficile à admettre. Qu'est-ce, en effet, que la pensée ? C'est, dit Descartes, tout ce qui se fait en nous de telle sorte que nous l'apercevons immédiatement. Comment pourrais-je penser quelque chose sans le savoir ?
Ne serait-il pas préférable de parler, plutôt que de la conscience et de l'inconscient, de l'âme et du corps, ou encore des passions de l'âme ? Ce serait en tout cas plus cartésien.