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Le théâtre africain

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Généralités

C’est un théâtre qui inscrit son action sur les problèmes de l’Afrique. Il s’agit, entre autres, de se rapprocher des réalités du peuple afin d’être plus efficace dans la recherche de solution pour sortir l’Afrique de sa situation.

Il est ainsi le lieu d’expression privilégié pour dénoncer les méfaits du colonialisme.

Le théâtre négro-africain se présente aussi comme un instrument de peinture des mœurs traditionnelles et modernes. Par ailleurs, c’est un théâtre qui se veut espoir en une Afrique nouvelle : il cherchera, à travers les pièces historiques, à proposer des modèles de héros à la jeunesse ou à dénoncer les injustices sociales par la satire des mœurs politiques et sociales. 

Le Théâtre, instrument de lutte anticoloniale et de revalorisation des cultures

La dénonciation du colonialisme et la lutte pour la liberté s’expriment à travers les pièces historiques dont la fonction est de revaloriser une histoire bafouée. C’est aussi l’occasion de stimuler les peuples en réactualisant les mythes par le biais des grandes figures historiques : Aline Sitoé Diatta, Béhanzin du Dahomey, Chaka, Alboury Ndiaye, Lat Dior, etc.

Les dramaturges en profitent pour réécrire l’histoire du continent tronquée par le colonisateur. Ce théâtre militant est l’occasion de stimuler les peuples en réactualisant les mythes. C’est dans ce sens que Cheikh Aliou Ndao déclare : « Mon but est d’aider à la création de mythes qui galvanisent le peuple et le portent en avant, dussé-je y parvenir en rendant l’histoire plus historique ». En faisant renaître des héros épris de liberté et de dignité, le théâtre d’inspiration historique propose des exemples qui doivent être suivis afin de combattre le colonialisme et de lutter pour la liberté. C’est le cas d’Ibrahima Fall dans le Choix de Madior, de Cheikh Aliou Ndao dans l’Exil d’Alboury, d’Alioune Badara Bèye dans Nder en flammes, d’Amadou Cissé Dia dans les Derniers jours de Lat Dior, de Doudou Biram Diouf dans Yacine Boubou, etc.

Cette réhabilitation des grandes figures historiques est indissociable de l’exaltation des vertus qui ont toujours guidé dans la tradition. C’est le courage, les sens de l’honneur, de la dignité…

Le Théâtre, satire des mœurs politiques et sociales

Par ailleurs, le théâtre moderne fait la satire des mœurs politiques et sociales. Les dramaturges dénoncent la corruption, l’instabilité et la violence. L’appétit du pouvoir, noté chez la Classe politique fera l’objet de critiques sévères avec Bernard Dadié dans Monsieur Thogo-Gnini, Maxime Ndébéka et Aimé Césaire, successivement dans Le Président et La Tragédie du Roi Christophe.

Dans le théâtre moderne, cette satire est une forme d’engagement. Il s’agit d’avertir la société sur les dangers qui la guettent avec l’avènement de la civilisation industrielle. Ces dangers ont pour noms aliénation, dépersonnalisation, complexe d’infériorité. La satire aussi vise certaines coutumes anachroniques, le mythe des diplômes, l’exode rural, les conflits qui surgissent entre tradition et modernité. Guillaume Oyono Mbia, Francis Bebey, Wolé Soyinka dénoncent ces pratiques respectivement dans Trois prétendants, un mari, Le Fils d’Agatha Moudio, Le Lion et la perle. Lorsque la tradition affronte le modernisme, il peut en naître des comportements ridicules. Oyono Mbia s’attaque à l’aliénation culturelle en fustigeant ceux qui se disent « évolués » au point de renier leur propre identité dans la pièce Notre Fille ne se mariera pas.  

En définitive, les dramaturges négro-africains, ont su donner au théâtre moderne une empreinte nationaliste à travers la peinture de figures historiques exemplaires mais aussi en faisant une satire sans complaisance des mœurs socio-politiques de leur époque.

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