La vie de l’auteur
Arthur Rimbaud naît dans le nord-est de la France, à Charleville (près de la Belgique) en 1854. Il est élevé par sa mère dans la sévérité, dans le respect de la religion catholique. Brillant élève, mais de nature rebelle, il rejette très tôt et violemment toute forme d’autorité familiale, institutionnelle (il hait l’église et l’armée) ou politique (il admire la Commune). Il a eu la chance au lycée d’avoir un jeune professeur de Rhétorique qui le comprend et lui fait découvrir la littérature contemporaine. Rimbaud se rend aussi souvent à la bibliothèque de sa ville.
Avide de liberté, il arrive à Paris après plusieurs fugues. Accueilli par Verlaine et les Parnassiens, il leur fait la lecture de son long poème, « Le bateau ivre ». Paul Verlaine est fasciné. Ils partent tous deux en Belgique et en Angleterre. Rimbaud commence à rédiger « Une saison en enfer » et Illuminations. Le coup de pistolet que Verlaine tire sur lui, en 1873, lors d’une dispute, met fin à leur liaison mouvementée.
Vers 1875, Arthur Rimbaud abandonne l’écriture : il a vingt ans. Il parcourt l’Europe, le Bassin méditerranéen et le nord-est de l’Afrique où il fait notamment commerce des armes. En 1891, atteint d’une tumeur cancéreuse, il est rapatrié en France et il meurt des suites de sa maladie.
L'œuvre d'Arthur Rimbaud
Arthur Rimbaud écrit ses premiers poèmes à 15 ans. Après une brève phase d'initiation, par assimilation du style des grands poètes contemporains (Charles Baudelaire, Victor Hugo, Théodore de Banville...), développant déjà une franche originalité dans l'approche de thèmes classiques (« Le Dormeur du val », « Vénus anadyomène »), il cherche à dépasser ces influences en développant ses propres conceptions théoriques, déclarant que le poète doit se faire « voyant », c'est-à-dire chercher et décrire l'inconnu par-delà les perceptions humaines usuelles, quitte à y sacrifier sa propre intégrité mentale ou physique. Dès lors, il se met à innover radicalement en matière d'audace formelle, jusqu'à aborder le genre du poème en prose (dont la voie avait été ouverte par Aloysius Bertrand et Charles Baudelaire), parsemant ses œuvres d'apophtegmes énigmatiques comme « changer la vie », « posséder la vérité dans une âme et un corps » ou « il faut être absolument moderne ».
En 1865, alors élève au collège municipal de Charleville, il confirme ses aptitudes exceptionnelles, collectionnant les prix d'excellence en littérature, version et thème latins. Il rédige en latin avec aisance, des poèmes, des élégies, des dialogues ; c’est ainsi qu'a été conçu la pièce Les Poètes de sept ans.
En fin juillet 1873, Rimbaud se met à écrire le recueil poétique Une saison en enfer, relatant sous forme de prose poétique. Les volumes en sont imprimés, à Bruxelles, en octobre 1873. Ils seront réédités, en septembre 1880 dans la revue La Vogue.
En fin mars 1874, Rimbaud termine et rend disponibles des manuscrits des Illuminations, recueil de poèmes à la genèse confuse et à la forme radicalement novatrice.