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Germinal de Emile Zola

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La vie et l'œuvre d'Emile Zola

La vie de l'auteur

Né à Paris en 1840, Emile Édouard Charles Antoine Zola fait ses études dans le sud de la France, à Aix-en Provence et à Paris. Après son échec au Baccalauréat, il entre à la librairie Hachette pour ficeler les paquets. Remarqué pour son intelligence, on lui confie le service de la publicité ; ce qui lui permet de côtoyer les célébrités de l’époque. Après avoir conçu une série d’œuvres dans le cadre de sa grande fresque des Rougon-Macquart, Zola se fit condamner à un an de prison pour avoir défendu un officier juif (Alfred Dreyfus) accusé à tort dans un journal. 

C’est en 1902 qu’il mourut, asphyxié, dans son appartement. Une foule immense assista à son enterrement.

L'œuvre d'Emile Zola

Emile Zola s’est d’abord lancé dans le journalisme en écrivant des articles sur l’art et la politique. Dès ses premiers romans (Thérèse Raquin, en 1867), il fait évoluer le Réalisme (mouvement littéraire cher à Honoré de Balzac, à l’époque) vers le Naturalisme.

À cette époque, il conçoit le plan de l’immense fresque des Rougon-Macquart et publiera, à la cadence d’un roman par an, les vingt livres de cette histoire naturelle et sociale d’une famille sous le Second Empire » : La Curée, Le Ventre de Paris, l’Assommoir, Nana, Au Bonheur des Dames, Germinal, L’œuvre, La Bête humaine

Zola veut faire une œuvre scientifique basée sur l’observation, la documentation mais aussi sur l’expérimentation. Influencé par une étude médicale sur l’hérédité, il veut étudier le comportement de personnages, issus des deux branches d’une même famille (les Rougon d’une part et les Macquart de l’autre), confrontés à des situations diverses. Il pourrait ainsi vérifier les hypothèses émises sur le rôle de l’hérédité, de l’influence du milieu et des circonstances.

Les écrivains de l’école Naturaliste (dont il a fondé les bases) se réunissent chez lui à Médan, et publient en 1880 un recueil de nouvelles, Les Soirées de Médan. En 1898, dans le journal L’Aurore, il publie « J’accuse », une lettre ouverte au président de la République, dans laquelle il prend la défense d’Alfred Dreyfus, officier juif accusé à tort de trahison. Cette intervention aura un grand retentissement et sera déterminante pour la réhabilitation de Dreyfus. Condamné pour diffamation à un an de prison, Emile Zola s’exile en Angleterre (de 1898 à 1899).

L'œuvre intégrale Germinal

Pour écrire Germinal, qui fait partie du cycle des Rougon-Macquart, Emile Zola entra directement en contact avec le prolétariat industriel et vécut pendant plusieurs mois dans une région minière.

Germinal relate la révolte des mineurs, menée par Etienne Lantier, fils de Gervaise Macquart (un des personnages principaux de l’Assommoir) pour protester contre la famine et la misère. Le roman est publié en 1885. Écrit d'avril 1884 à janvier 1885, ce treizième roman de Zola, de la série des Rougon-Macquart, paraît d'abord en feuilletons entre novembre 1884 et février 1885 dans le Gil Blas, l'année de la grande grève des mineurs d'Anzin débutée le 2 mars 1884 et temps fort de l'histoire du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais. Après sa première édition en mars 1885, le roman a été publié dans plus d'une centaine de pays et adapté pour le cinéma et la télévision.

NB : Structure de l’œuvre

La structure de l’œuvre se décompose en sept parties distinctes. Tout d'abord, l'introduction et le contexte mettent en lumière les conditions de vie difficiles des mineurs.

Ensuite, les tensions sociales s'intensifient alors que les mineurs endurent des conditions de travail oppressives, Étienne Lantier émerge comme un symbole de résistance. La grève est déclenchée, entraînant des conflits internes et externes.

La situation se détériore au fur et à mesure que la grève se prolonge, conduisant à une résolution souvent sanglante, mais symboliquement victorieuse pour les mineurs dans leur quête de dignité et de justice.

Le résumé de l'œuvre

Fils de Gervaise Macquart et de son amant Auguste Lantier, le jeune Étienne Lantier s'est fait renvoyer de son travail pour avoir donné une gifle à son employeur dans les chemins de fer du Nord de la France. Chômeur, il part à la recherche d’un nouvel emploi. Il se fait embaucher aux mines de Montsou où il découvre d'effroyables conditions de travail.

Il trouve à se loger dans une famille de mineurs, les Maheu, et tombe fou amoureux de l'aînée des filles, la jeune Catherine. Celle-ci est la maîtresse d'un ouvrier brutal, Chaval, et bien qu'elle ne soit pas insensible à Étienne, elle se refuse à quitter Chaval.

Lorsque la Compagnie des Mines, arguant de la crise économique, décrète une baisse de salaire déguisée, Lantier pousse les mineurs à la grève. Il parvient à vaincre leur résignation et à leur faire partager son rêve d'une société plus juste et plus égalitaire.

Lorsque la grève éclate, la Compagnie des Mines adopte une position très dure et refuse toute négociation. Affamés par des semaines de lutte, les mineurs durcissent leur mouvement. Les soldats rétablissent l'ordre, mais la grève continue. Lors d'un mouvement de rébellion, de nombreux mineurs défient les soldats qui se mettent à tirer sur les manifestants : Maheu, l'ouvrier chez qui Étienne avait pris pension, est tué en dernier par les soldats.

Les mineurs se résignent à reprendre le travail. C'est alors que Souvarine, un ouvrier anarchiste, sabote le puits. De nombreux mineurs meurent dans l'effondrement et l'inondation des galeries. Étienne, Catherine et Chaval sont bloqués dans la mine. Chaval provoque alors Étienne, qui le tue. Il devient enfin l’amant de Catherine, qui meurt dans ses bras avant l'arrivée des sauveteurs. Étienne sort vivant de cet enfer.

Il repart pour vivre à Paris où il veut consacrer ses efforts à l'organisation syndicale et politique des ouvriers pour améliorer leur condition. Il est persuadé que les ouvriers vaincront l'injustice. Malgré leur retour forcé au travail sans avoir rien obtenu, les ouvriers sont, eux aussi, conscients de l'injustice de la situation et de leur victoire prochaine.

Les principaux personnages et leurs roles

  • Étienne Lantier : personnage principal dans le roman. Herscheur, puis haveur au Voreux, il devient le chef de la grève. Rival de Chaval, amoureux de Catherine, mais ne l'admet pas. Après la défaite et l'inondation du puits, quitte la mine et s'en va à Paris.

  • Toussaint Maheu : fils du vieux Bonnemort, époux de la Maheude, haveur au Voreux. Il est travailleur, courageux et plein de bon sens. Il est tué par les soldats venus défendre la mine.

  • La Maheude : femme de Toussaint Maheu. Comme son mari, elle est travailleuse, courageuse et pleine de bon sens. Acharnée à ne pas faiblir pendant la grève. Après la mort de son mari et de ses enfants, Alzire, Catherine et Zacharie, elle redescendra à la mine pour nourrir les quatre enfants qui lui restent.

  • Bonnemort : de son vrai nom, Vincent Maheu, père de Toussaint Maheu ; cinquante-huit ans. Ancien haveur, il a fait tous les postes dans la mine en cinquante ans de travail et est devenu en dernier lieu charretier à la fosse du Voreux. Atteint d'une bronchite chronique qui lui fait cracher une boue de charbon (maladie plus tard dénommée silicose). Ayant perdu la raison, après la tuerie du Voreux, il étrangle Cécile Grégoire. Le surnom de Bonnemort lui a été donné pour rire, car il a failli être tué trois fois dans la mine (première partie, chapitre premier : « On m'a retiré trois fois de là-dedans en morceaux, une fois avec le poil roussi, une autre avec de la terre jusque dans le gésier, une troisième avec le ventre gonflé d'eau comme une grenouille… Alors, quand ils ont vu que je ne voulais pas crever, ils m'ont appelé Bonnemort pour rire. »).

  • Zacharie Maheu : fils aîné des Maheu ; vingt-et-un ans. Amant puis époux de Philomène Levaque. Il meurt dans une explosion de grisou, en travaillant au sauvetage de sa sœur et d'Étienne.

  • Catherine Maheu : deuxième enfant des Maheu ; herscheuse au Voreux. Elle devient la maîtresse de Chaval, tout en aimant Étienne Lantier. Elle se donne à celui-ci, avant de mourir, au fond de la mine inondée.

  • Jeanlin Maheu : troisième enfant des Maheu ; onze ans, vicieux et malfaisant. Reste boiteux à la suite d'un éboulement dans la mine. Il a deux « amis », Lydie et Bébert, qu'il soumet et maltraite : il considère Lydie comme « sa petite femme », mais eux le considèrent comme « le capitaine ». Il partagera sa cachette souterraine avec Étienne quand ce dernier devra se cacher, poursuivi par les gendarmes. Tue le petit soldat Jules, la sentinelle du terril, sous prétexte qu'il « en avait envie ». Retourne travailler à la mine avec sa mère après la grève.

  • Alzire Maheu : quatrième enfant des Maheu, petite bossue de neuf ans. Elle meurt de froid et de faim pendant la grève, gravement fiévreuse.

  • Lénore Maheu : cinquième enfant des Maheu ; six ans.

  • Henri Maheu : sixième enfant des Maheu ; quatre ans.

  • Estelle Maheu : septième enfant des Maheu ; trois mois au début du roman.

  • Nicolas Maheu : grand-père de Toussaint.

  • Guillaume Maheu : bisaïeul de Toussaint Maheu.

  • Chaval : amant de Catherine et rival d'Étienne. Il est un ouvrier brutal, vaniteux, qui se battra souvent avec Étienne en ne récoltant que des défaites humiliantes. Chaval brisera la grève, puis sera humilié par les mineurs. Il meurt pendant l'inondation de la mine, tué par Étienne après l'avoir provoqué.

  • Philippe Hennebeau : directeur de la Compagnie des Mines de Montsou ; oncle de Paul Négrel. Découvre que sa femme est l'amante de Négrel. Il la désire et n'aime pas sa vie. Il est dépassé par la révolte des mineurs, est incapable d'analyser la situation et de prendre des décisions.

  • Mme Hennebeau : mariée à M. Hennebeau, fait chambre à part, n'aime pas son mari, le trompe plusieurs fois et couche avec Négrel. Grande bourgeoise méprisante, elle ne se préoccupe que d'elle-même.

  • Souvarine : réfugié nihiliste et anarchiste russe. C'est lui qui commettra l'attentat dans le Voreux. Il qualifie la grève de « bêtise » et préconise de « tout raser et tout reconstruire ».

  • Pluchart : ancien mécanicien, partisan du socialisme. Il est affilié à l’Association internationale des travailleurs. C'est un tribun qui a su se nourrir de la misère des ouvriers, mais qui s'enfle de ses succès et finit, semble-t-il, par servir ses propres ambitions.

Les thèmes abordés dans l'œuvre

Sur le plan historique, le roman Germinal offre un aperçu fascinant de la France du XIXe siècle, en particulier des régions minières du Nord. Zola dépeint avec précision la vie quotidienne des mineurs, reflétant les conditions socio-économiques de l'époque. Les descriptions des conditions de travail dans les mines, des grèves et des luttes ouvrières sont ancrées dans des événements historiques réels. Ainsi, Germinal constitue un témoignage puissant de la réalité historique des travailleurs industriels du XIXe siècle.

Enfin, Germinal peut être analysé comme une œuvre politique, examinant les théories et les pratiques révolutionnaires, ainsi que les tensions entre l'ordre établi et le désir de changement radical.

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