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Emaux et Camées de Théophile Gautier

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La vie et l'œuvre de Théophile Gautier

La vie de l’auteur

Jules Pierre Théophile Gautier est né à Tarbes le 30 août 1811, dans les Pyrénées. Il se destine à la peinture lorsqu’il rencontre Victor Hugo qui lui donne le goût de la littérature. Vêtu d’un gilet rouge flamboyant, qui fit scandale et resta célèbre, Gautier assiste à la première représentation d’Hernani le 25 février 1830 et prend parti dans cette bataille aux côtés des romantiques contre les tenants du Classicisme.

Malade du cœur, il meurt le 23 octobre 1872, admiré par de grands poètes comme Victor Hugo, Stéphane Mallarmé et Charles Baudelaire, qui lui dédie ses Fleurs du Mal.

L'œuvre de Théophile Gautier

C’est en 1831 que Théophile Gautier publie son premier conte fantastique, La Cafetière, et s’éloigne de plus en plus du romantisme, s’opposant en particulier au lyrisme sentimental de Châteaubriand et de Lamartine, auquel il préfère le culte de la beauté, de l’Esthétique de « l’Art pour l’Art » qu’il expliquera dans la préface de son roman Mademoiselle de Maupin.

À vingt-cinq ans, il devient journaliste, tout en continuant à écrire : des poèmes (Emaux et Camées en 1852) mais aussi des romans (un roman fantastique, le roman de la momie en 1858 et un récit d’aventures, le Capitaine Fracasse en 1872.

Pour Théophile Gautier, l’art n’a d’autre fin que lui-même, c’est-à-dire la beauté, et n’a pas à être soumis à la politique ou à la morale. « Il n’y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien », écrit-il. Bannissant la facilité, l’artiste doit rechercher la perfection de la forme, trouver une liberté d’expression à travers les contraintes qu’il s’impose. Gautier ouvre ainsi la voie à la poésie « impassible et froide » de Leconte de Lisle et l’École Parnassienne, dont il sera le théoricien incontesté.

Les poésies complètes de Gautier, hormis Émaux et camées, sont parues en 1875-1876. Les poésies de circonstance et les poésies « légères » ont paru à part dans le volume Poésies.

Gautier a écrit huit romans, tous publiés de son vivant : Mademoiselle de Maupin ; Double amour (1835) ; L'Eldorado, devenu, très vite, Fortunio (1837-1838) ; Militona (1847) ; Les Roués innocents (1847) ; Les Deux étoiles (1848), devenu Partie carrée (1851), et, enfin, La Belle Jenny (1865) ; Jean et Jeannette (1850) ; Le Roman de la momie (1858) ; Le Capitaine Fracasse (1863).

Théophile Gautier est l'auteur de cinq ballets du répertoire romantique, dont le premier chronologiquement, demeure l'un des plus joués au monde : Giselle ou Les Wilis. Par contre, son théâtre est une partie mineure de son œuvre.

L'œuvre intégrale Emaux et Camées

Le titre du recueil, qui évoque la bijouterie, suggère un travail d’orfèvre. « Emaux et Camées » : toute l’essence du recueil est contenue dans ces deux mots. Le terme Emaux désigne des objets d’art souvent métalliques décorés d’une matière vitreuse qui les fait briller. Le terme Camées désigne des pierres fines, ciselées de façon à former une figure en relief. Ces deux définitions éclairent tout de suite l’appartenance à ce recueil au mouvement du Parnasse (dont Théophile Gautier a été la figure de proue) dont l’objectif est de faire « de l’art pour l’art. » De ce fait, ce recueil est conçu pour être une galerie de poèmes comme autant d’Emaux et de Camées, c’est-à-dire, autant d’objets d’art.

Ce recueil (publié en 1852) a connu, de 1852 à 1872, quatre éditions successives, à chaque fois augmentées de nouveaux poèmes. Il constitue le sommet de l’œuvre poétique de Th. Gautier. Les 45 poèmes qui figurent dans la présente édition n’ont aucun lien thématique, mais ont en commun la perfection de la forme : chaque pièce est ciselée.

Dans ce recueil, Gautier développe un art difficile, ciselant ses vers comme s’il travaillait des objets d’orfèvrerie (les émaux) ou les bijoux en pierre fine (les camées). Il y donne le premier rôle à la forme et à la technique. La pièce finale, L’Art, chante les vertus de l’effort vainqueur des contraintes, et proclame un idéal esthétique « l’Art pour l’Art » ; il passe pour le manifeste du Parnasse.

Structure de l’œuvre

Emaux et Camées est un recueil de près de 37 poèmes, publié en 1852. On y retrouve, entre autres : Affinités secrètes ; Le Poème de la Femme ; Études de mains ; Variations sur le Carnaval de Venise ; Symphonie en Blanc Majeur ; Coquetterie posthume ; Diamant du cœur ; Premier Sourire du Printemps ; Contralto ; Caerulei oculi ; Rondalla ; L'Aveugle ; Lied ; Fantaisies d'hiver ; La Source ; Bûchers et tombeaux ; Le Souper des armures ; La Montre ; Les Accroche-cœurs ; La Rose-thé ; Ce que disent les hirondelles. Chanson d'automne ; Noël ; Les Joujoux de la morte ; Après le feuilleton ; Le Château du Souvenir ; Camélia et Paquerette ; La Fellah ; La Mansarde ; La Nue ; Le Merle ; La Fleur qui fait le printemps ; Dernier Vœu ; Plaintive Tourterelle ; La Bonne Soirée ; Plaisir d'été ; L'Art.

Émaux et camées est le sommet de l'art poétique de Théophile Gautier. La plupart des textes qui le constituent sont octosyllabiques. La pièce « L'Art », par contre, a une forme surprenante : elle est en effet constituée de quatrains hexasyllabiques, excepté le troisième vers, constitué de seulement deux syllabes.

Portée esthétique et idéologique de l'œuvre

En 1852, la parution du recueil Émaux et Camées fait de son auteur un chef d'école : Charles Baudelaire va lui dédier ses Fleurs du mal (au « poète impeccable », écrira-t-il) et Théodore de Banville salue le défenseur de L'Art pour l'art, précurseur des Parnassiens, à la recherche du beau, contre les épanchements lyriques des romantiques et qui a su valoriser le travail de la forme.

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