La décolonisation après 1945
Les origines du mouvement de décolonisation
Les mouvements indépendantistes revendiquant la décolonisation naissent dès les années 1920-1930 dans les pays colonisés. Cependant, c'est après la Deuxième Guerre mondiale que la décolonisation des pays colonisés se produit.
Les facteurs expliquant la décolonisation
Plusieurs facteurs expliquent ce mouvement :
- L'existence d'une élite intellectuelle dans les pays colonisés, souvent formée dans les pays colonisateurs (Gandhi, Ben Barka, Léopold Sédar Senghor, etc) ;
- L'affaiblissement de l'Europe après la Deuxième guerre mondiale ;
- La découverte de l'horreur des camps de concentration qui remet en question l'idée d'une supériorité de la « race blanche » et de la civilisation européenne ;
- Le contexte de la Guerre froide où les deux grandes puissances américaine et soviétique soutiennent la décolonisation : les États-Unis parce qu'ils sont une ancienne colonie et l'URSS par rejet de l'impérialisme européen.
Les phases de décolonisation
Ces décolonisations ont lieu en plusieurs phases :
- Une première phase de décolonisations entre 1945 et 1955.
- Une deuxième phase de décolonisations à partir de 1955.
Les modalités de la décolonisation
Ces décolonisations ont parfois été pacifiques (Indes britanniques, Afrique noire française) mais ont aussi parfois donné lieu à des conflits violents (Guerre d'Indochine, Guerre d'Algérie).
La conférence de Bandoeng et la recherche d'une troisième voie
La création de nouveaux États dans le contexte de la Guerre froide pose la question de leur alignement sur l'URSS et les États-Unis. À Bandoeng, en 1955, les pays décolonisés et les futurs pays décolonisés s'accordent à ne pas choisir une nouvelle tutelle : ils s'engagent à chercher à rester indépendants et à trouver une troisième voie.
La politique gaulliste et la troisième voie française
Cette troisième voie est difficile à trouver mais les pays décolonisés ne sont pas les seuls à chercher cet équilibre. Considérant que la France traite avec des États et pas avec des régimes politiques, le général de Gaulle engage la France sur une position critique vis-à-vis des États-Unis (sortie de l'OTAN, refus de l'entrée de l'Angleterre alliée des États-Unis dans la CEE, prise de position pour le Québec libre) et sur la voie d'un rapprochement avec la Chine et l'URSS communistes (reconnaissance de la Chine en 1964 ; voyage en URSS en 1966). Cette troisième voie française ne survit pas à la mort du général de Gaulle en 1969.