Le bassin arachidier est une zone propice à la culture de l'arachide, du mil, du sorgho et de niébé (haricots). Ces cultures constituent en effet les principales plantes de cette zone. Certaines de ces plantes (mil et sorgho) sont semées avant l'hivernage tandis que d'autres (l'arachide et le niébé) le sont après les premières pluies.
Germination et croissance des plantes
La germination des plantes
La germination est l'apparition (du sol) ou le début de développement d'une nouvelle plante, à partir d'une graine. C'est le processus de développement de la plante contenue dans sa graine. Pendant l'hivernage, de nombreuses graines germent naturellement dans la nature. L'enveloppe de la graine se déchire pour laisser apparaître une petite racine, puis une tige qui porte de petites feuilles. L'arachide, le mil, le sorgho et le niébé, qui sont semés, suivent le processus de développement. La germination se déroule principalement en deux étapes :
- La phase préliminaire/pré germination : il s'agit de mettre en contact la graine sèche avec de l'eau pour qu'elle change d'état. Elle va gonfler par croissance de la matière fraîche et son enveloppe se déchirer.
- La germination : elle commence lorsque le radicule, le germe sort. La racine sort en premier, puis la tige. Par ailleurs, pour qu'il y ait germination, il faut que la graine soit d'abord dans des conditions optimales. C'est-à-dire, il faut une humidité optimale, de l'oxygène pour se développer, une lumière et une température suffisante car le froid ralentit, voire stoppe l'activité de la graine.
La croissance
La croissance végétale est l'ensemble des changements quantitatifs irréversibles (d'une plante) qui se produisent au cours du temps. Ces changements favorables au développement de la plante sont assurés par une pluviométrie suffisante et régulière. Dans le bassin arachidier, les pluies varient entre 3 et 4 mois. Elles s'étalent généralement entre la fin juin et le début octobre. Pendant cette période d'humidité, les plantes se développent très rapidement grâce aux sols fertiles et à la lumière apportée par le soleil.
L'histoire de l'implantation de l'arachide et sa vulgarisation
L'arachide est une plante d'Amérique introduite au Sénégal pendant l'époque coloniale, précisément à partir de 1823 par les français. L'introduction de cette plante au Sénégal et dans le reste de l'Afrique francophone répond parfaitement à la politique coloniale de vouloir développer l'économie française grâce aux colonies de la France. Le premier essai de la culture de l'arachide au Sénégal a été testé à Gandiol, près de Saint-Louis par la société Devès et Chaumet. À partir de ce moment, la culture de l'arachide (culture de rente) devient un concurrent potentiel des cultures vivrières comme le mil, le riz et le sorgho.
À partir des années 60, la culture de l'arachide fut encouragée par la politique « senghorienne » avec la distribution des semences, des produits agricoles et des engrais. La distribution de ce matériel a été accompagnée de séries de formations agricoles aux paysans. De ce fait, le Sénégal était devenu une colonie agricole de production d'arachide, sur laquelle était appuyée la métropole pour l'alimenter en matières premières pour la fabrication de l'huile d'arachide, du savon et des tourteaux pour l'alimentation du bétail. Le développement de la culture arachidière a conduit rapidement à la création de structures industrielles comme la SP (Société de Prévoyance), la SMDR (Société Mutuelle de Développement Rural), le CRAD (Centre Régional Agricole de Développement), l'OCAS (Office de Commercialisation Agricole du Sénégal), l'ONCAD (Office National de Commercialisation Agricole et de Développement), la SONAR (Société Nationale d'Assistance au monde Rural), la SODEVA (Société de Développement et de Vulgarisation Agricole) et la SONAGRAINE qui est aujourd'hui dissoute. En plus de toutes ces structures, des magasins de stockages sont créés pour venir y vendre leurs produits de récolte et payer leurs dettes à l'Etat. Pour toutes ces raisons, la culture de l'arachide a pu s'imposer comme première culture d'exportation et affaiblir les cultures vivrières du mil et du sorgho. À côté de ces cultures traditionnelles, vient s'ajouter timidement la culture du niébé et du coton.
L'humidité, la chaleur, l'oxygénation et l'exposition à la lumière sont les maîtres mots d'une germination efficace. Selon les variétés de graines, les valeurs varient quelque peu. Implantée au Sénégal par la France depuis près de deux siècles maintenant, l'arachide a fini par s'imposer comme principale culture de rente et d'exportation. Toutefois, les cultures vivrières continuent de subsister pour assurer l'autosuffisance alimentaire des sénégalais.