Chez les mammifères, vivipares, le développement de l’œuf s’effectue intégralement à l’intérieur de l’utérus maternel. La fécondation est suivie d’une gestation mise à terme par l’accouchement ou parturition.
Les étapes de la gestation
Migration et premières divisions de l’œuf
Au cours de la première semaine de la grossesse, l’œuf effectue une descente vers la cavité utérine tout en subissant des divisions (segmentation). On passe ainsi d’une cellule à plusieurs cellules ou blastomères puis une sphère pleine appelée morula. Cette dernière se creuse d’une cavité appelée blastocèle. Certaines cellules poursuivent leur division et forment le bouton embryonnaire, les autres forment une enveloppe ou couronne : le trophoblaste qui entoure du bouton embryonnaire. Cet ensemble (bouton embryonnaire, blastocèle, et trophoblaste) est appelé blastocyste. Ce dernier s'implante dans la muqueuse utérine au 7e jour : c’est la nidation.
La nidation est un stade vulnérable dont la réussite dépend de la synchronisation du développement de l’endomètre, d’une part et d’autre part, du blastocyste.
Mise en place des structures embryonnaires
Lors des trois premières semaines du développement, se mettent en place les structures essentielles de l’embryon. Ainsi, les cellules du bouton se différencient en trois feuillets : l’ectoblaste, le mésoblaste et l’endoblaste. De ces trois feuillets, se forment les divers organes de l’embryon. Ainsi, des cellules :
- de l’ectoblaste, se forment l’épiderme et le système nerveux ;
- du mésoblaste, se constituent les muscles, le squelette, l’appareil circulatoire et l’appareil rénal ;
- de l’endoblaste, naissent l’appareil digestif et l’appareil respiratoire.
Une couche de cellules se détache de l’ectoblaste délimitant la cavité amniotique qui se développe et entoure complètement l’embryon qui baigne dans le liquide amniotique. Au terme de ces trois semaines, l’embryon a une taille d’un millimètre. Il va progressivement se dégager des annexes embryonnaires et prendre forme.
Le placenta
Le placenta est un organe qui assure les relations entre la mère et l’enfant. Le placenta est un organe mixte provenant en partie de l’embryon (trophoblaste) et en partie de l’endomètre maternel.
Formation du placenta
Lorsque l’embryon pénètre dans l’endomètre, la partie du trophoblaste dirigée vers la cavité utérine s’atrophie et forme le chorion alors que celle tournée vers la paroi utérine prolifère et se ramifie dans la muqueuse en se creusant de lacunes. Puis ces lacunes confluent en une chambre unique : la chambre placentaire qui se remplit de sang maternel provenant des vaisseaux utérins érodés par le trophoblaste. Ensuite de nombreuses villosités d’origine embryonnaire se ramifient et baignent dans le sang maternel de la chambre placentaire.
Des vaisseaux sanguins se développent dans les villosités et se raccordent au système circulatoire du fœtus par les deux artères et la veine du cordon ombilical.
Rôles du placenta
Lieu d’échange : le rôle premier du placenta est d’assurer la fixation et la nutrition du fœtus. Il est le siège d’importants échanges à travers un réseau de 50 km de capillaires dont la surface est évaluée à plus 10 m2. Le sang fœtal va puiser dans le sang maternel de la chambre placentaire l’eau, les sels minéraux, les vitamines, le glucose, les acides aminés, les acides gras indispensables à la croissance du fœtus, ainsi que l’oxygène nécessaire à sa respiration. Il va y rejeter le CO2 respiratoire et les déchets (urée) du métabolisme du fœtus. Notons qu’il n’y a pas de mélange entre le sang fœtal et le sang maternel.
Le placenta constitue une barrière contre certaines molécules et germes pathogènes. Toutefois, elle se laisse traverser par quelques hématies, certains germes pathogènes (du paludisme, de la syphilis), presque tous les virus (de la grippe, de l’hépatite, du sida), l’alcool, certains médicaments et drogues qui peuvent perturber la grossesse.
Lieu de synthèse : le placenta, par son trophoblaste, est le lieu de synthèses de substances qui assurent sa propre croissance, mais également de plusieurs hormones jouant un rôle essentiel dans le bon déroulement de la grossesse. En effet, le placenta réalise la sécrétion très précoce de l’hormone gonadotrophine chorionique (HCG ou human chorionic gonadotrophin) décelable dès le 12e jour de la fécondation. La HCG, hormone homologue à la LH, empêche la régression du corps jaune et prolonge son action. La muqueuse utérine est maintenue dans un état favorable à la nutrition de l’embryon : les règles ne surviennent pas.
Le placenta sécrète l’hormone placentaire lactogène (HPL) qui favorise en particulier la maturation des glandes mammaires.
Le placenta prend le relais du corps jaune en produisant une quantité considérable d’œstrogènes et de progestérone, dont leur augmentation progressive dans le sang est une preuve de grossesse.
L’accouchement ou parturition
Bloquées pendant toute la durée de la gestation par le taux de progestérone sanguine, les contractions du myomètre reprennent durant l’accouchement et seront à l’origine de l’expulsion de l’enfant puis du placenta (la délivrance).
Cette reprise de l’activité du muscle utérin vers la fin du 6e mois est le résultat d’un déséquilibre hormonal qui met fin à la période de gestation. En effet, sous l’action de l’ACTH hypophysaire (Adreno CorticoTropic Hormone), des glandes corticosurrénales du fœtus augmentent nettement leurs sécrétions. Le cortisol sécrété modifie l’activité endocrine du placenta qui diminue sa sécrétion de progestérone, ce qui libère le muscle utérin, sa sécrétion d’œstrogène augmente. Une fois déclenchée, l’activité contractile du muscle utérin est exagérée par deux mécanismes principaux :
- l’ocytocine secrétée par la post-hypophyse sous l’action de l’augmentation des œstrogènes placentaires et d’un influx nerveux d’origine utérine.
- le principal facteur responsable de la contraction utérine est une prostaglandine secrétée par l’utérus lui-même.
La naissance et ses mécanismes endocriniens sont donc sous une double responsabilité fœto-maternelle.
Les étapes de l’accouchement
- Les contractions utérines : C’est le premier signe annonciateur de la naissance. Simples au début, les contractions deviennent de plus en plus intenses, ce qui entraîne une dilatation lente du col de l’utérus. Cette période appelé « travail » de l’utérus conduit à la rupture de la « poche des eaux » ou amnios, et la libération du liquide amniotique : c’est la perte des eaux.
- L’expulsion du bébé : Elle est très rapide. Les contractions devenues plus intenses avec une fréquence élevée, poussent l’enfant vers le canal vaginal. La sortie de la tête, plus délicate, et suivie par le reste du corps.
- La délivrance ou expulsion du placenta : 20 à 30 mn après l’accouchement.
NB : Dans certain cas, si l’accouchement n’est pas possible par les voies naturelles pour des raisons diverses, on peut pratiquer une césarienne. Cela consiste à faire une incision du muscle abdominal et de l’utérin pour extraire le bébé.
L’accouchement survient entre 40 et 42 semaines après le jour des dernières règles.