Né des ruines du Tekrour, le Fouta se développe sur la rive gauche du fleuve Sénégal. Il a connu une évolution particulière marquée par d’importantes mutations politiques et religieuses.
Le règne de la dynastie des Denyankés
Les Peuls Denyankés, une dynastie païenne venue de l’étranger et conduite par Koli Tengela, envahit le Fouta vers le milieu du XVIe siècle. L’État est divisé en grandes provinces dont Toro, Lao et Ngenar. Au XVIIIe siècle, la lourdeur des impôts, la faiblesse à l’égard des Maures Brakna et Douaïche, les nombreuses famines, la traite négrière ainsi que les querelles intérieures, fragilisent l’Etat au moment où les Toucouleurs, musulmans, constituent une réelle menace.
La révolution toroodo
Dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, éclate la révolution populaire contre l’aristocratie denyanké, c’est la révolution toroodo qui aboutit en 1776. Dirigée par Thierno Souleymane Baal et Abdoul Kader Kane, cette révolution instaure une théocratie musulmane avec un pouvoir censitaire dirigé par les Almamis. Ce régime cherche à instaurer la charia et favorise le développement de mouvements maraboutiques, ce qui conduit au déplacement de plusieurs populations qui n’ont pas voulu se convertir. À partir de 1854, les Français désorganisent le système théocratique et intégrent progressivement le Fouta Toro au Sénégal colonial.