Malgré son ampleur, la coopération bilatérale ne peut à elle seule réduire le clivage entre pays pauvres et pays riches. Autrement dit, les écarts de développement entre pays développés et pays en développement deviennent chaque jour plus accentués malgré l’aide bilatérale qui est un moyen incontournable pour réduire les contrastes.
C’est pourquoi il est urgent et nécessaire de la compléter par des coopérations multilatérales pour améliorer l’existence des populations à l’échelle planétaire. La coopération multilatérale engage plusieurs partenaires à la fois (contrairement à celle, bilatérale, qui ne se limite qu’à deux partenaires) et concerne divers domaines : politique, économique, socioculturel et financier.
La coopération multilatérale : définition, enjeux et exemples
La coopération multilatérale est une forme de collaboration qui engage plusieurs partenaires, plusieurs pays dans des secteurs divers (politique, économique, social, culturel et financier). Dans le fond, cette forme de coopération est identique à celle bilatérale. C’est-à-dire que les objectifs et les principes restent les mêmes : aider les pays en difficultés économiques et améliorer les conditions de vie des citoyens à travers des programmes d’aide. Toutefois, elle est différente de la coopération bilatérale en ce sens qu’elle mobilise plusieurs partenaires et plusieurs pays en même temps.
Pour éviter les tensions et les différents conflits qui ont déchiré la paix internationale avant 1945, pour alerter les superpuissances militaires du danger qu’elles constituent à la stabilité, et pour pacifier les relations internationales, les États puissants ont mis en place pour la première fois (au lendemain de la Seconde Guerre mondiale) une structure internationale capable de garantir la paix et la sécurité internationale, en même temps que de soutenir l’économie des pays pauvres et d'assurer le développement et la paix entre les Nations : c’est l’ONU (Organisation des Nations Unies), créée en 1945. Cette organisation qui répond à des questions d’ordre environnemental, politique, économique, social, culturel et financier est une forme de coopération multilatérale. En effet, l’ONU a créé des organisations spécialisées dans différents domaines dans le but de lutter pour la préservation de l’environnement (UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture), la prévention des risques majeurs de développement, d’éducation et de santé (UNICEF ou Fonds des Nations Unies pour l’enfance). Elle a aussi pour objectifs de lutter contre la drogue, le crime organisé et le « blanchiment d’argent » (ONUDC, Office des Nations Unies contre la drogue et le crime), la question des réfugiés, le respect des droits de l’homme (HCR, Haut Commissariat pour les réfugiés), etc. Toutes ces questions ont une dimension planétaire. C’est pourquoi, on parle de coopération multilatérale, car il s’agit d’agir conjointement.
Les grands domaines de la coopération multilatérale
Une coopération multilatérale à vocation économique
Elle est essentiellement prise en charge par les institutions spécialisées, rattachées à l’ONU comme la CNUCED, le PNUD, l’ONUDI et l’OMC.
La CNUCED a pour mission de favoriser le commerce international entre les pays aux systèmes économiques différents ; d’encourager les négociations et les accords de commerce multilatéraux et de fournir un forum pour harmoniser les politiques des gouvernements. Le PNUD, créé en 1966, est une agence de financement, d’exécution et de coordination. Il vise à réunir tous les différents programmes d’aide au développement existants. Créée en 1966, l’ONUDI fournit une assistance technique et consultative aux industries dans les pays en développement. Ses projets sont financés par des fonds provenant des États membres. L’OMC a pour but de promouvoir et de renforcer le libre-échange dans le monde.
Une coopération multilatérale à vocation financière
Elle est relative aux institutions multilatérales créées au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Il s’agit principalement : du FMI et de la BIRD. Créé en 1945, le FMI est une organisation supranationale dont le rôle est de promouvoir la coopération monétaire internationale et d'œuvrer en faveur d’une croissance équilibrée des échanges commerciaux transnationaux, par la suppression des entraves de développement du commerce international. Elle s’efforce de gérer collectivement les désordres relatifs au déséquilibre des paiements internationaux, d’accorder des crédits aux pays en difficulté financière pour maintenir l’équilibre de leur balance des paiements destinés à financer des politiques d’ajustement et de réforme macro-économique. La BIRD qui est fondée lors de la conférence de Brettons Woods en 1944 a pour objectifs de participer à la reconstruction et au développement de ses pays membres en favorisant les investissements en capital pour stimuler la production et d’accorder des garanties et des crédits afin d’encourager les investissements privés à l’étranger.
Une coopération multilatérale à vocation socioculturelle
Beaucoup d’institutions spécialisées chapeautées par l’ONU ont une vocation socioculturelle. On peut citer : l’OMS, la FAO, l’UNICEF et l’UNESCO.
L’OMS, créée en 1946, a pour mission d’élaborer des normes sanitaires pour lutter contre les épidémies et aider tous les pays à atteindre le niveau de santé le plus élevé possible. Par exemple, l’OMS s’est énormément investie entre 2020 et 2021 pour stopper l’expansion du Coronavirus. La FAO (Food and Agriculture Organization) ou l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture, a pour objectifs d’éradiquer la fin dans le monde et d’améliorer le rendement de la production agricole mondiale. L’UNICEF (créée le 11 décembre 1946) est consacrée à l’amélioration et à la promotion de la condition des enfants sans distinction de race ni d’origine. L’UNESCO vise quant à elle à promouvoir l’éducation, la science et la culture.
Bien que le bilan de la coopération bilatérale et multilatérale soit mitigé, celle-ci participe à l’émergence des pays sud et à l’harmonisation de l’économie mondiale.