La révolution industrielle, combinée à des facteurs historiques tels que la colonisation et l'exploitation des ressources, a provoqué une répartition inégale des richesses à l'échelle mondiale. Cette inégale répartition qui a commencé au XIXe siècle s’est accentuée au XXe siècle donnant ainsi une classification des pays selon leur niveau de développement : pays développés, pays émergents, pays sous-développés ou en voie de développement ou encore les pays du tiers-monde et les pays moins avancés (PMA).
Le concept de développement et les indices de développement économique
Le concept de développement désigne l'ensemble des transformations techniques, sociales, territoriales, démographiques et culturelles accompagnant la croissance de la production économique d’un pays.
Pour connaître le niveau de développement d’un pays, des critères de mesure (indicateurs de développement) sont utilisés pour la première fois entre 1937 et 1944 par les États-Unis dans le but de mesurer l’effet de guerre sur le revenu national. Il s’agit du PNB (Produit National Brut), du PIB (Produit Intérieur Brut) et de la PPA (Parité de Pouvoir d’Achat, déjà utilisée depuis 1918). Le PIB permet de mesurer la production des richesses, c’est-à-dire la valeur de tous les biens et services produits dans un pays sur une année. La PNB mesure la valeur de tous les biens et services produits par les citoyens d'un pays, que ce soit sur le territoire national ou à l'étranger, pendant une année. La PPA est quant à elle le taux de conversion monétaire ayant pour objet d'égaliser les pouvoirs d'achat des différentes monnaies en éliminant les différences de niveau des prix entre pays.
Devant les limites et l’inefficacité de ces derniers, le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) crée en 1990 d’autres indicateurs qui sont aujourd’hui les plus utilisés : le RNB (Revenu National Brut), l’IPH (Indice de Pauvreté Humain), l’IDH (Indice de Développement Humain) et l’IPF (Indicateur de la Participation des Femmes).
Parmi ces indices, l’IDH est le plus complet, car il permet d'évaluer le niveau de vie de la population d'un pays. Il prend en compte tous les aspects de la vie : l'espérance de vie, l'éducation et le pouvoir d'achat (PIB/habitant). L’IPH permet de mesurer le niveau de pauvreté au sein d’un pays, tandis que l’IPF apporte des précisions sur la possibilité dont disposent les hommes et les femmes de participer activement à la vie économique et politique du pays, et de prendre part dans la société aux processus de décisions. Le RNB correspond à la somme des revenus des résidents d’une économie sur une période donnée.
Catégories des pays selon le niveau de développement
Selon l’IDH (évalué sur une échelle allant de 0 à 1), on distingue globalement deux types de pays :
Les pays riches ou développés
Les pays d’Europe de l’Ouest, les États-Unis, le Canada, le Japon, l’Australie et la Nouvelle-Zélande sont des pays développés selon les conventions des Nations Unies. Leur IDH est supérieur ou égal à 0,8. Grâce à leurs révolutions industrielles, ces pays sont capables de produire des biens matériels et de satisfaire les besoins et les désirs de leur population. Dans ces pays, la fécondité a beaucoup diminué, la natalité est contrôlée. Ils concentrent une large part des ressources mondiales alors qu'ils ne constituent que 20 % de la population mondiale. La population, en grande partie urbanisée, vieillit et même diminue.
Les pays en développement
Ces pays se trouvent majoritairement en Afrique, en Asie et en Amérique latine, avec un IDH inférieur ou égal à 0,5. Ils doivent faire face à de nombreux défis : faible diversification économique, pauvreté, inégalités sociales, manque d'infrastructures, accès restreint à l'éducation et aux soins, croissance démographique rapide, etc.
Toutefois, au sein de ce vaste ensemble, existent de nombreux pays émergents, très industrialisés, qui se trouvent entre les pays développés et ceux en développement. Leur IDH est compris entre 0,6 et 0,7. Les BRICSAM (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud et Mexique) sont en tête de ces pays émergents suivis, des NPI (nouveaux pays industrialisés) comme les « quatre dragons asiatiques » (Corée du sud, Taïwan, Hong-Kong et Singapour), les « bébés tigres » (Malaisie, Indonésie, Thaïlande, Philippines et Viet-Nam), les « jaguars » (Chili, Colombie et Argentine) et l’OPEP (l’organisation des pays exportateurs de pétrole : Algérie, Arabie saoudite, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Iran, Irak, Koweït, Libye, Nigeria). Généralement les pays du sud ont vécu un passé bouleversé, marqué par la traite négrière et/ou la colonisation.
Les pays les moins avancés (PMA) sont les plus pauvres et les plus défavorisés. Ce sous-ensemble est une catégorie de pays créée en 1971 par l'ONU, regroupant les pays les moins développés de la planète du point de vue socio-économique. Au 4 septembre 2024, 45 pays appartiennent à cette catégorie ; la plupart d'entre eux se situent en Afrique.
Un rapport complexe entre pays du Nord et pays du Sud
L’essentiel des exportations des pays en développement repose sur un nombre restreint de produits. C’est pourquoi, les pays en développement ne constituent que le tiers du commerce mondial. Les fluctuations des prix des produits primaires et la dégradation des termes de l’échange affectent le commerce des pays de la « périphérie » en référence aux pays développés qui occupent le « centre » de l’économie mondiale.
En raison de l’insuffisance de l’épargne, les pays en développement sont dans l’obligation de recevoir des capitaux étrangers. Cependant, la dette peut avoir pour conséquence d’étouffer l’économie avec le phénomène du remboursement sous le contrôle du FMI et de la Banque Mondiale. Aujourd’hui, la mondialisation, même si elle peut être une opportunité, accroît les inégalités entre pays du Nord et pays du Sud, à cause de la fragilité des économies du Sud.
Comment réduire les déséquilibres ?
Pour réduire les inégalités, les pays du Nord ont un rôle important à jouer, notamment en aidant les pays du Sud à mobiliser leurs ressources pour un développement durable qu’ils vont réaliser eux-mêmes. La diminution ou l’élimination de la dette va soulager ces pays en développement. Enfin, ces pays ont l’obligation de s’intégrer au commerce mondial (mondialisation) à travers l’OMC (Organisation Mondiale pour le Commerce) pour ne pas être complètement marginalisés.
Aussi, pour atténuer la pauvreté, les États se regroupent en zones économiques pour faire face à la rude concurrence causée par la mondialisation. C’est le cas de la CEDEAO (Communauté Économique Des États de l'Afrique de l'Ouest), l’Union européenne (UE), l’ACEUM (Accord Canada, États-Unis, Mexique), l’ASEAN (Association des Nations du Sud-Est Asiatique), le MERCOSUR (Marché Commun du Sud) qui fédère les pays de l’Amérique latine, etc.