Dans l’histoire de la colonisation comme dans celle des relations internationales, la conférence de Bandoeng de 1955 marque un important tournant. Elle marque l’émergence d’un groupe de pays qui se détachent des blocs de la guerre froide et qu’on appelle le Tiers-monde.
La conférence de Bandoeng et l’affirmation d’un anticolonialisme
Tenue à Bandoeng en Indonésie du 18 au 25 avril 1955, cette conférence réunit 29 délégués de pays africains et asiatiques pour affirmer leur volonté d’indépendance totale et de non-alignement avec les puissances d’après-guerre. Présidée par Soekarno, elle voit la participation de leaders charismatiques comme Gamal Abdel Nasser, Jawaharlal Nehru, Kwamé Nkrumah ou encore Zhou Enlai. Bandoeng constitue un grand pas vers l’affirmation d’une nouvelle entité politique appelée le Tiers-monde.
L’affirmation du Tiers-monde
Forgé par le géographe français Alfred Sauvy, le terme de Tiers-monde désigne un groupe de pays qui n’appartiennent ni au bloc de l’Est, ni au bloc de l’Ouest qui s’affrontent dans la guerre froide et qui partagent les réalités du sous-développement. Les nouveaux pays indépendants affirment leur neutralité à travers le mouvement des non-alignés, réaffirmé à la conférence de Belgrade en septembre 1961. Ce mouvement, dont le nombre de membres passe de 35 à 114 États, a tenté de mettre sur pieds un nouvel ordre économique mondial, mais se heurte à des problèmes comme l’ingérence des grandes puissances et les écarts de développement.