Voix, formes et tournures de la phrase

1. La voix active et voix passive

Une phrase peut être à la voix active ou à la voix passive. Elle est à la voix active quand le sujet qui fait l’action est exprimé par le verbe : on dit que le sujet est l’agent de l’action. Elle est à la voix passive quand le sujet qui subit l’action est exprimé par le verbe : on dit qu’il est l’objet de l’action.

Exemples :

• Le chasseur poursuivait le chacal. (voix active)
  → Agent de l’action
• Le chacal était poursuivi par le chasseur. (voix passive)
  → Objet de l’action

Pour passer de la voix active à la voix passive, il faut opérer des transformations :

• Le COD du verbe de la voix active devient sujet.
• Le SUJET du verbe de la voix active devient complément d'agent.
• Le temps du verbe de la voix passive est obtenu en conjuguant l’auxiliaire être au temps du verbe de la voix active, auquel on ajoute le participe passé du verbe de la voix active.

Exemple :

Remarque : Avec certains verbes comme « obéir » et « pardonner » qui n’admettent pas de COD, mais de COI, la transformation passive est possible.

Exemple : Les disciples obéiront à leur maître. « leur maître » est un COI / Le maître sera obéi par les disciples.

NB : Quand le sujet du verbe de la voix active est le pronom « on », la phrase à la voix passive ne comporte pas de complément d’agent.

Exemple : On a attrapé le voleur. (voix active) / Le voleur a été attrapé (pas de complément d’agent)

2. La tournure impersonnelle

Elle se construit :

1. Avec des verbes essentiellement impersonnels, c’est-à-dire des verbes qui ne se conjuguent qu’avec la 3^e personne du singulier (il) sans que celle-ci ne désigne un être ou un objet déterminé.
   Exemples :
   • Il neige.
   • Il vente.
   • Il faut…
   • Il est nécessaire…
   • C’est dangereux de se promener seul la nuit. 
2. Avec des verbes pris impersonnellement, autrement dit des verbes employés dans les mêmes conditions que les verbes impersonnels, mais existant dans un autre sens à toutes les personnes. Dans ce cas, le verbe de la phrase admet très généralement deux sujets : le sujet apparent (Il ou ce) et le sujet réel que l’on analyse souvent par erreur comme un COD.
   Exemples :
   • Il arrive fréquemment des cambriolages dans ce quartier.
     « Il » : sujet apparent / des cambriolages : sujet réel
   • Il arrive demain de Kaolack.
     « Il » désigne une personne.

Certaines formes de phrases permettent d’insister sur un élément de la phrase.

1. La forme négative

La forme négative permet de nier tout ou une partie de la phrase. La négation se forme à l’aide de :

• « Ne… pas » qui encadre le verbe à la forme simple, et l’auxiliaire seul aux temps composés lorsque la négation porte sur toute la phrase.
  Exemple : Ces enfants ne jouent pas. / Ces enfants n’ont pas joué.
• « Ne… jamais » ; « ne… plus » ; « ne… rien » ; « ne… personne », etc. lorsque la négation porte sur un élément de la phrase.
  Exemple : Elle ne chante plus. / Il n’a appris aucune leçon.

La négation restrictive, qui insiste sur un élément de la phrase, oppose l’élément nié à un autre élément qui ne l’est pas. Elle utilise la locution « ne… que ». On peut remplacer cette locution dans une phrase négative par l’adverbe « seulement ».

Exemple : Je n’ai bu que du jus. → J’ai seulement bu du jus.

Certains préfixes peuvent, dans des phrases affirmatives, jouer le même rôle que la forme négative : on parle de négation lexicale.

Exemples :

• C’est inadmissible. → On ne peut l’admettre.
• C’est désagréable. → Ce n’est pas agréable.

2. La forme emphatique

La forme emphatique permet de mettre en relief un élément de la phrase par différents procédés :

• Le déplacement : l’ordre habituel des mots de la phrase est modifié.
  Exemple : Nous partirons dès demain. → Dès demain, nous partirons.
• La segmentation : l’élément mis en relief est annoncé ou repris par un pronom.
  Exemples :
  • Lui, il n’arrive jamais en retard. → lui = pronom d’annonce
  • Dans cette salle, une réunion s’y est tenue hier. → y = pronom de reprise
• Le présentatif, suivant la fonction du mot à mettre en relief, on emploie :
  • « C’est… qui » ; « voici » ou « voilà… qui » ; « il y a… qui » → sujet ou complément d’agent.
    Exemple : Je suis premier. → C’est moi qui suis premier. (« je » est mis en relief par le présentatif)
  • « C’est… que » ; « voici » ou « voilà… que » ;  « il y a… que » → autres fonctions
    Exemple : Elle a remporté un prix au concours. → Voici le prix qu’elle a remporté au concours.
• L’utilisation de « pour » ou « quant à » avec une reprise par un pronom.
  Exemple : Un nuage de criquets s’étendait à perte de vue. → Quant au nuage de criquets, il s’étendait à perte de vue.