Les subordonnées complétives font souvent partie d’un groupe verbal. Ainsi, elles ne sont ni déplaçables ni supprimables. On peut généralement les remplacer par des groupes nominaux. Ce sont :
1. La proposition subordonnée conjonctive introduite par « que »
a) Elle est fréquemment placée après un verbe :
- de déclaration ou d’opinion : déclarer, dire, affirmer, avertir, avouer, décider, informer, constater, admettre, ignorer, penser, croire, s’apercevoir, ajouter, estimer, etc. Le mode du verbe de la subordonnée est l’indicatif.
Exemple : Nous estimons [que tu as beaucoup progressé.] → subordonnée conjonctive complétive - de sentiment ou de volonté : aimer, apprécier, craindre, déplorer, détester, être content/déçu/triste, vouloir, souhaiter, exiger, désirer, s’inquiéter, se réjouir, etc. Le mode du verbe de la subordonnée est le subjonctif.
Exemple : Elle souhaite [qu’il revienne.] → subordonnée conjonctive complétive
b) La fonction de la subordonnée conjonctive est généralement COD du verbe de la principale.
Exemple : Je précise [que vos efforts seront récompensés.] → COD de « précise ».
c) Cependant, la complétive par « que » peut occuper d’autres fonctions :
- Sujet du verbe de la principale
Exemple : [Que mon frère arrive à l’heure] serait improbable. → Sujet de « serait improbable » - Attribut du sujet
Exemple : L’important est [que tu réussisses.] → Attribut du sujet « l’important » - Complément du nom ou de l’adjectif
Exemples : - L’idée [qu’il est le plus fort] le pousse à l’outrecuidance. → Complément du nom « l’idée »
- Nous serons contents [qu’il réintègre le groupe.] → Complément de l’adjectif « contents »
2. Les propositions subordonnées interrogative et infinitive
a) La proposition subordonnée interrogative
On trouve la subordonnée interrogative après un verbe de la proposition principale exprimant une interrogation ou une incertitude. La subordonnée interrogative est introduite par :
- L’adverbe « Si » quand il s’agit d’une interrogation totale (interrogation à laquelle on peut répondre par « oui » ou par « non ».)
Exemples :- Interrogation directe : Les élèves composeront-ils avant la mi-décembre ?
- Interrogation indirecte : Mamadou veut savoir [si les élèves composeront avant la mi-décembre.] → subordonnée interrogative
- Les pronoms interrogatifs « qui » « que » (« ce que »), l’adjectif interrogatif « quel » (qui varie en genre et en nombre), les adverbes interrogatifs « où », « quand », « pourquoi », « comment », etc. quand l’interrogation est partielle (interrogation à laquelle on ne peut répondre ni par « oui » ni par « non ».)
Exemples :- Interrogation directe : Pourquoi dois-je encore attendre ? se demande Moïse.
- Interrogation indirecte : Moïse se demande [pourquoi il doit encore attendre.] → subordonnée interrogative
b) La subordonnée infinitive
À la différence des complétives précédemment vues, la subordonnée infinitive est une proposition qui n’est pas introduite par un mot subordonnant, mais qui est construite autour d’un verbe à l’infinitif. Pour avoir une proposition subordonnée infinitive, il faut que le verbe au mode infinitif ait un sujet propre ; c’est-à-dire un sujet différent de celui du verbe conjugué.
Exemples :
- Nous décidons de revenir demain. → pas de subordonnée infinitive (« Nous » est sujet des deux verbes).
- J’écoute [les enfants chanter.] → subordonnée infinitive (« J’ » est sujet de « écoute » ; « les enfants » est sujet de « chanter »).
Les subordonnées interrogatives indirecte et infinitive occupent toujours la fonction COD.
Exemples :
- J’ignore [qui a remporté le match.] → COD de « ignore »
- J’entends [des supporters crier.] → COD de « entends »